Passeport et biographie


Nom - Claude NOUGARO  

Date de naissance - 9 septembre 1929

Lieu de naissance - Toulouse (France)

Nationalité - Française

Zone géographique - Europe

Qualité - Auteur Chanteur Compositeur

Langue chantée - Français

Genre musical - Variétés

Le "Petit Taureau", comme on l'appelle affectueusement, a deux passions : le jazz et Toulouse, sa ville natale. Le cocktail est réussi. Du jazz à la java, "Nougayork" est un artiste complet à la voix puissante, héritée de son papa baryton. Pionnier de la world music, avec ses influences brésiliennes précoces, il reste à près de soixante-dix ans un chanteur dans le coup.  

Apparu dans les années 60 sur le devant de la scène française, Claude Nougaro malgré un parcours parfois difficile, est devenu désormais un grand maître incontesté des mots et de la musique. 

L'artiste est né à Toulouse dans le sud de la France, le 9 septembre 1929. Son père Pierre Nougaro est chanteur baryton. Sa mère Liette, pianiste et professeur. D'où une vie de tournées incessantes qui les obligent à confier Claude à ses grand-parents. Il passe une partie de son enfance dans le quartier populaire des Minimes où il côtoie les exilés de la guerre d'Espagne. En 39, la seconde Guerre mondiale éclate et la vie est encore plus difficile.

Dès son plus jeune âge, il écoute avec attention la TSF, à travers laquelle il découvre Edith Piaf et Charles Trenet, mais aussi le blues de Bessie Smith et le jazz scintillant de Glenn Miller. Son environnement musical est aussi enrichi par l'héritage parental : Massenet, Rossini, Verdi ou Bizet sont les compositeurs qui marquent son enfance.

Chaotique

Son adolescence se passe de façon un peu chaotique. Il est bringuebalé de collège en collège, de renvois en fugues. L'échec au baccalauréat est le point final de son parcours scolaire. 

En 1947, Claude Nougaro s'essaie au journalisme et tente de survivre en signant quelques piges au "Journal des Curistes" à Vichy ou à "l'Echo d'Alger" en Algérie. Puis en 1950, débarrassé de ses obligations militaires, il vient à Paris où ses parents se sont finalement installés. Mais il se sent seul et désemparé. Il commence à écrire des poèmes.

En 1952, il rencontre le grand poète Audiberti qui devient à partir de ce moment-là un grand ami. A cette même époque, il croise également Brassens et Mouloudji. Il écrit aussi des textes pour Marcel Amont ("Le Balayeur du roi") et Philippe Clay ("Joseph"). 

En 1955, l'artiste parvient à vaincre sa timidité et ose chanter ses premières chansons sur la scène du Lapin Agile, cabaret parisien situé sur la butte Montmartre. Il y crée en 58, "Il y avait une ville" qui est le premier titre de son premier enregistrement. Un 33 tours 25 cm de neuf chansons est gravé en 1959. Mais le succès n'est pas pour tout de suite, même si Nougaro fait le lever de rideau de Dalida le temps d'une tournée.

Une autre rencontre déterminante va accélérer les événements, celle du jeune pianiste et compositeur Michel Legrand, avec qui il enregistre un nouveau disque pour la firme Philips. Très influencés tous deux par le jazz, la couleur est donnée. "Une petite fille" est donc en 62 le premier succès discographique de Claude Nougaro. Les critiques sont dithyrambiques.

Cette année-là, il épouse aussi Sylvie rencontrée au Lapin Agile. Elle lui donne une fille, Cécile. Il rencontre aussi Edith Piaf à qui il rendra plus tard un bel hommage avec "Comme une Piaf".

L'année 63 confirme son succès. On entend partout "Cécile ma fille", extrait du troisième 45 tours paru en avril. Malheureusement, un accident de voiture immobilise le chanteur pendant plusieurs mois, et c'est sur des béquilles qu'il affronte le public de l'Olympia.

Brésil 

En 1964, il rencontre le guitariste brésilien Baden Powell et sur le morceau "Berimbau", il va écrire "Bidonville". Le Brésil, devenu patrie de cœur, lui inspirera plus tard, "Brésilien" (en 75) ou le célèbre "Tu verras" (en 78), reprise d'une chanson de Chico Buarque.

Toujours fidèle à sa musique de prédilection qu'est le jazz, Nougaro écrit en 1965 "A bout de souffle" inspiré de "Blue rondo à la turk" de Dave Brubeck. C'est à cette période que se constitue sa famille musicale avec l'organiste Eddy Louiss et le pianiste Maurice Vander, que l'on retrouve tout au long de la carrière du chanteur.

En juillet, Audiberti meurt alors que Claude Nougaro est en tournée sur la Côte d'Azur. Le chanteur l'avait hébergé durant un an. Sa peine est immense. En hommage, il écrit et enregistre aussitôt "Chanson pour le maçon".

Puis viennent "Armstrong", arrangé par Maurice Vander et "Sing Sing Song" d'après un morceau de Nat Adderley. En 1966 et 1967 il écrit et compose respectivement "L'Amour sorcier" et "Toulouse". En 68, c'est "Paris Mai", titre inspiré des évènements socio-politiques. Il obtient la consécration en passant deux semaines à l'Olympia en mai. Il enregistre à cette occasion son premier disque live "Une soirée avec Claude Nougaro".

En 1971, il chante trois semaines à Bobino et autant au Théâtre de la Ville en 73, toujours à guichets fermés. Durant cette période, il élabore de grandes chansons comme "Sœur âme", "Locomotive d'or" ou "Victor", accompagné d'un montage audiovisuel. Puis ce sera "Montparis", évocation politique de la capitale française.  

En 1974, il crée les éditions du Chiffre Neuf, dorénavant propriétaire de tous ses textes et mélodies à partir de cette date. A l'automne, il investit l'Olympia durant cinq semaines en compagnie du guitariste brésilien Baden Powell avec lequel il va tourner en 1975, puis avec Tania Maria, autre artiste brésilienne en 76 et enfin avec le duo des Etoiles.

Jazz

Claude Nougaro propose aussi en 76, un nouvel album, "Femmes et famine", son premier disque chez Barclay. En février de l'année suivante, il crée à l'Olympia "Victor" et "Plume d'Ange" avec Maurice Vander et d'autres musiciens, spectacle complété par des projections de diapositives à partir de toiles du jeune peintre Daniel Estrade qu'il a pris sous son aile depuis 72.  

Le Prix Spécial de la chanson française de l'Académie du disque lui est décerné en 78 pour "Tu verras". Inlassable, il triomphe à nouveau à l'Olympia en 79, puis part en tournée. Sur sa lancée, il sort un nouvel album, "Assez". En 80, Maurice Vander va former son propre groupe comme Eddy Louiss l'avait fait quelques temps auparavant. Le chanteur recrute alors de nouveaux talents toujours issus du jazz : l'accordéoniste Richard Galliano et le batteur italien Aldo Romano, etc. C'est le début d'une grande formation. En 81, il sort un album intitulé "Chansons nettes", puis début 82, il tente une nouvelle expérience en se produisant dans un célèbre club de jazz parisien, le New Morning. Cela ne l'empêche pas de partir en tournée pendant environ trois ans en passant par Paris en 83, pour dix jours au Palais des Sports à guichets fermés.

Au printemps 84, c'est l'apparition d'une nouvelle formation plus petite et moins électrique, avec le retour de Maurice Vander et l'arrivée de Pierre Michelot à la contrebasse et Bernard Lubat à la batterie. Au cours de cette période de mutation, il y a aussi la rencontre déterminante avec Hélène qui sera sa troisième épouse et dont il dit que c'est "la femme de sa mort".

Deux albums "Bleu Blanc Blues" en 85 et "Nougaro sur scène" en 86, plus de 300 concerts avec son trio pourraient laisser penser que tout va bien pour l'artiste. Pourtant, le chiffre de vente de ses disques est jugé insuffisant par sa maison de disques Barclay qui décide de se séparer de lui.  

Rock

Cette rupture constitue un véritable électrochoc pour Claude Nougaro. Il décide de vendre son appartement parisien et part à New York pour tenter de trouver une nouvelle voie. Il rencontre un jeune surdoué des claviers, Philippe Saisse. Ensemble, ils vont sortir "Nougayork", album mâtiné de funk et de rock qui propulsera Nougaro dans une nouvelle ère.

Disque d'or avant même sa sortie puisque 100.000 exemplaires sont précommandés par les disquaires, la chanson qui lui donne son titre est un grand succès. Cet album lui permet de toucher un public beaucoup plus jeune. Dans la foulée, il sort un autre album américain "Pacifique", un peu moins abouti que le précédent mais qui renferme quand même le tube "Vive l'Alexandrin".

Fort de son nouveau succès, il décroche même les Victoires de la Musique du meilleur artiste et du meilleur album pour l'année 88. Après un Olympia en février 89, il se produit dans la grande salle du Zénith (6000 places) en avril et part en tournée avec une formation américaine.

Puis c'est le retour aux sources avec Maurice Vander, formule voix et accompagnement d'un piano solo. En 91, sort chez Philips le disque "Une voix Dix doigts". L'année suivante, c'est l'Olympia pour trois semaines de concerts puis une tournée de 220 dates. 

Après cette parenthèse intimiste, Claude Nougaro sort un nouvel album en 93,"Chansongs" pour lequel il s'est assuré les services de musiciens hors pairs : Maurice Vander évidemment, le violoniste Didier Lockwood, Richard Galliano ou le zaïrois Ray Lema. Entre rap et jazz, musique irlandaise et tango, Claude Nougaro propose un tour du monde musical qui finalement, donne une nouvelle couleur à ses chansons.

Swing

En avril 94, il se marie avec sa compagne Hélène et retourne à l'Olympia en novembre.

Après une grave opération du cœur en avril 95 et un long repos dans sa maison du sud de la France, il doit cesser toute activité. Il revient en 1997 à l'âge de 68 ans avec un nouveau disque "L'Enfant phare", une chanson-titre que lui a inspiré la fanfare dirigée par son ami Eddy Louiss. Toujours aussi "swing", Claude Nougaro compose une musique pleine d'énergie et écrit des paroles où les mots se jouent les uns des autres. Il est un "motsicien" comme lui-même se définit.

Pendant plus de deux semaines du 1er au 19 octobre 97, il se produit sur la scène du Casino de Paris. Ses problèmes de santé n'ont en aucun cas ôté sa jeunesse et son enthousiasme au chanteur. Entouré d'une formation d'excellents musiciens dont le fidèle Maurice Vander au piano et quelques jeunes issus du groupe de Didier Lockwood, Nougaro habille une nouvelle fois son répertoire d'un jazz élégant entre swing et douceur.

A la fin de l'été 98, Claude Nougaro donne un concert lors du festival de théâtre de Ramatuelle. Il présente ainsi les nouvelles chansons qu'il a enregistré en public quelques semaines plus tôt à Toulouse au bord de la Garonne. Un album live, retraçant cette soirée, sort le 21 septembre. La tournée se prolonge jusqu'en janvier 99 avec un passage au Palais des Congrès en octobre pour un spectacle très jazz.

A l'issue de cette série de concerts, Nougaro rencontre le jeune arrangeur Yvan Cassar que les stars de la chanson française s'arrachent. Le chanteur lui confie ses textes et mélodies. Pendant six mois, les deux hommes vont se retrouver dans un home studio et concocter ce qui devient "Embarquement immédiat", album de l'an 2000 aux sonorités très jazzy (participation d'un big band comme dans "Jet set") mais aussi africaines ("Bozambo") ou celtes, etc. Les chansons légères ("les Bas") côtoient des chansons graves ("la Vie en noir") donnant ainsi une image assez fidèle de l'esprit de Nougaro. De son propre aveu, l'artiste livre là les derniers titres originaux de sa carrière.

Octobre 2000  


Claude Nougaro, né le 9 septembre 1929 à Toulouse (France) et mort le 4 mars 2004 à Paris 5e, est un auteur-compositeur-interprète et poète français.

Grand amateur de jazz, de musique latine et africaine, jouant sur la musicalité des mots, il s'applique tout au long de sa carrière à unir chanson française, poésie et rythme1.

Biographie Jeunesse et formation

Claude Nougaro est le fils de Pierre Nougaro, chanteur d'opéra — premier baryton à l'Opéra de Paris — (1904-1988), et de Liette Tellini (1906-2001), italienne et professeur de piano (premier prix de piano au conservatoire)2. Son grand-père, Alexandre, planton au Capitole, et sa grand-mère, Cécile, sage-femme, chantent dans une chorale. C'est Cécile qui extirpe Claude au forceps à sa naissance3, le 9 septembre 1929, au 56, boulevard d’Arcole, à Toulouse. Ses parents étant souvent en tournée, il est élevé par ses grands-parents paternels dans le quartier des Minimes4. À douze ans, il écoute sur la TSF Glenn Miller, Édith Piaf, Bessie Smith et Louis Armstrong, qui, entre autres, l'inspirent à suivre cette voie5. On retrouve la trace de son inscription le 6 mai 1943 en 6e A2 au lycée Rollin6 à Paris. Entre 1944 et 1947, il fréquente successivement, en pensionnaire, l'abbaye-école de Sorèze, le collège privé Montaigne à Vence, puis le collège de Cusset, près de Vichy, où, en 1947, il échoue au baccalauréat7. Il se lance alors dans le journalisme et travaille pour un journal à Vichy8. En 1949, Claude Nougaro effectue un service militaire à Rabat au Maroc, une période de dix-huit mois dont dix au cachot8. Après quoi, il travaille un temps en Algérie, pour La Dépêche de Constantine, avant de revenir à Paris, avenue des Ternes, chez ses parents. En parallèle, il écrit des chansons pour Marcel Amont (Le Barbier de Séville, Le Balayeur du roi), Philippe Clay (Joseph, la Sentinelle), et rencontre sur place Georges Brassens, qui devient son ami et mentor. Il écrit de la poésie romantique, également humoristique9.

Claude Nougaro au Paris Jazz Festival de 2003.

Biographie

Naissance

9 septembre 1929

Toulouse

Décès

4 mars 2004 (à 74 ans)

Paris

Sépulture

Garonne

Surnom

Petit taureau

Nationalité

Française

Activités

Auteur-compositeur-interprète, chanteur, peintre, écrivain

Période d'activité

1958-2004

Père

Pierre Nougaro

Autres informations

Labels

Universal Music Group, PolyGram Music, EMI, Warner Music France, Barclay, Philips Records, Mercury Records

Genre artistique

Chanson française

Site web

www.nougaro.com

Distinctions

Victoire de l'artiste interprète masculin (1988)

Officier de l'ordre national du Mérite (1997)

Discographie

Discographie de Claude Nougaro

Carrière,  Début

Le poème C'est une Garonne retranscrit sur une plaque apposée sous le Pont-Neuf, à Toulouse.

 

Claude Nougaro commence sa carrière sur scène en 1954 en récitant ses poèmes10 au Lapin Agile, cabaret parisien de Montmartre, dont Jean-Roger Caussimon est un familier. Claude Nougaro envoie des textes à Marguerite Monnot, compositrice d'Édith Piaf, qui les met en musique (Méphisto, Le Sentier de la guerre). C'est au Lapin Agile qu'il décide de chanter ses propres textes pour gagner sa vie, en 1957 (premier titre « connu » : Direction Vénus), tout en se produisant, pendant une dizaine d'années, dans d'autres cabarets, le Liberty's, La Tête de l'art, Zèbre11. Durant ces années, Nougaro est également parolier pour d'autres interprètes, parmi lesquels Jacqueline François, Philippe Clay, Marcel Amont… (voir À la recherche du son qui fait sens).

En octobre 1958, Président édite ses premiers enregistrements et un super 45 tours sort, précédant le 33 tours 25 cm Il y avait une ville qui parait l'année suivante. Les chansons sont écrites notamment avec son partenaire Michel Legrand12.

Consécration[modifier | modifier le code]

e succès ne se manifeste néanmoins qu'en 1962, au début des années Philips et de son directeur artistique Jacques Canetti, avec Une petite fille et Cécile ma fille13 (dédiée à sa fille). Ces chansons le font immédiatement connaître du grand public, bien qu'il ait déjà commencé à percer en faisant les premières parties des concerts de Dalida. En ce début d'années 1960, il introduit de nouveaux rythmes dans la chanson française et compose de nombreuses chansons, inspirées de thèmes et rythmes de jazz qui séduisent le public : Les Mains d'une femme dans la farine, Les Petits Bruns et les Grands Blonds, Le Cinéma, Chanson pour Marilyn, le Jazz et la Java (s'inspirant du thème de Three to Get Ready, une composition de Dave Brubeck en 1959)14. Il poursuit sa collaboration avec Michel Legrand (Le Cinéma et Les Don Juan) et écrit également avec le compositeur Jacques Datin (Cécile, ma fille et Une petite fille).

Ses chansons Je suis sous, ou plus tard Tu verras15, font référence à l'alcool.

Un accident de voiture l'immobilise plusieurs mois en 19634. L'année suivante, il part en voyage au Brésil. Au retour, il se produit dans des salles prestigieuses : l'Olympia, le Palais d'Hiver de Lyon, le Théâtre de la Ville à Paris.

À la mort de son ami Jacques Audiberti (rencontré en 1952 aux Deux Magots), en 1965, il lui écrit un hommage en chanson, Chanson pour le maçon12. C'est à cette époque qu'il entame une collaboration avec le pianiste de jazz Maurice Vander, qui deviendra son principal partenaire musical (arrangeur, pianiste et co-compositeur). Il surnomme Maurice Vander « Le Coq », et c'est en référence à ce pianiste qu'il écrit et chante, plus tard, Le Coq et la Pendule.

Outre Vander et Legrand, Nougaro saura s'entourer de la fine fleur du jazz français, (Eddy Louiss, René Nan16, Pierre Michelot, Elek Bacsik, Michel Gaudry, Michel Colombier, Michel Portal, Aldo Romano, Didier Lockwood, Bernard Lubat, Richard Galliano, Jean-Claude Vannier, Roger Guérin…) et international (Ornette Coleman sur Gloria, Marcus Miller, Trilok Gurtu…)

Malgré son opposition farouche à la politique, les évènements de Mai 68 lui inspirent le torrentiel Paris Mai, « une chanson sur l'angoisse de l'homme de notre temps », qui, « jugée subversive », est interdite d'antenne17. La même année, sort son premier album live enregistré à l'Olympia de Paris : Une soirée avec Claude Nougaro.

Sa chanson Toulouse18 est un vibrant hommage à sa ville natale. Dans le même temps, il chante deux titres, Armstrong19 et Petit Taureau, futurs classiques de son répertoire.

Les années 1970 - 1985

 

 
Claude Nougaro dans les années 1980.

 

Claude Nougaro, en 1971, retrouve Michel Legrand pour la bande originale du film La Ville bidon du réalisateur Jacques Baratier, ami d'Audiberti, (Nougaro chante La décharge et Sa maison) 20.

 

 
1980 - Claude Nougaro (centre) en compagnie de Michel Magne (gauche) et Bruno de Monès (droite).

 

En ces années 1970, l'artiste collabore également avec le compositeur-arrangeur Jean-Claude Vannier (Un grain de folie, Dansez sur moi, Plume d'ange, Insomnie, etc.)

Nougaro quitte Philips pour Barclay en 1975. l'Île de Ré, Brésilien, Assez, Le coq et la pendule et surtout Tu verras15 (adaptation française de O que será de Chico Buarque de Holanda), comptent parmi ses grands succès de l'époque.

En 1984, Claude Nougaro consacre une chanson Kiné, sur l'album Pacifique (1989) à sa quatrième épouse, Hélène21.

En 1985, Après Bleu Blanc Blues, un album jugé décevant au niveau des résultats, Barclay ne renouvelle pas son contrat. Nougaro y fait une allusion dans sa chanson Mon disque d'été.

Voyage à New York et reconquête du succès[modifier | modifier le code]

Nougaro vend sa maison de l'avenue Junot à Montmartre et part pour New York, en quête d'inspiration. Produit par WEA, Il écrit et enregistre sur place, l'album Nougayork, sous la direction de Philippe Saisse, musicien réputé là-bas, et son vieux complice Mick Lanaro comme producteur exécutif. En 1987, Claude Nougaro avec la chanson titre Nougayork obtient l'un de ses plus grands hits. Ce succès retentissant relance durablement sa carrière et l'opus, aux sonorités rock, est un succès public et critique, récompensé en 1988 par les Victoires de la musique du meilleur album et du meilleur artiste interprète masculin.

En 1989, suivant le même filon, Nougaro récidive avec l'album Pacifique. Les titres Énergie et Vive l'alexandrin sont des succès ; Toi là haut est dédié à son père décédé en 1988, tandis que Toulouse to win est la seconde chanson que Claude Nougaro consacre à sa ville natale. Cette même année, accompagné par des musiciens américains, Nougaro se produit au Zénith de Paris, son tour de chant largement consacré aux deux derniers opus.

Avec les albums Chansongs (1993) et surtout L'Enfant phare (1997), le chanteur revient à des sonorités qui lui sont plus familières, jazz et rythmes latinos.

Sa santé se dégrade à partir de 1995, année où, en avril, il subit une opération du cœur22. À cette époque, Claude Nougaro fait part de son intention d'écrire un opéra, projet qui n'aboutira pas[réf. nécessaire].

En 2000, il sort encore l'album Embarquement immédiat qui sera son dernier album studio abouti.

De 1998 à 2004 (bien qu'il n'ait pu en 2003 se produire au Festival du verbe à Toulouse en raison de son état de santé), il se consacre davantage à des concerts et des festivals. Il participe également à l'album Sol en cirque du collectif Sol En Si23.

En 2002, il tourne dans toute la France avec les Fables de ma fontaine, un spectacle où, tel un comédien il déclame plusieurs de ses textes dépouillés de leurs habillages musicaux (parmi eux Victor, Le K du Q et Plume d'ange), Chanson pour Marilyn étant le seul titre chanté (à cappella) du programme24,25. Ce sera son dernier spectacle26.

En 2003 et 2004, alors qu'il est déjà gravement touché par la maladie, Claude Nougaro prépare un nouvel album pour le label jazz Blue Note Records, réalisé comme le précédent par Yvan Cassar. Emporté par le cancer, en mars, l'artiste ne termine pas son enregistrement et l'album La Note bleue sort à titre posthume le 30 novembre 200427.

En 2021, est réalisé le documentaire La vie rêvée de Nougaro réalisé par Thierry Guedj et diffusé sur France 3. Ce documentaire plonge dans l'intimité du chanteur.[2] [archive]

Vie familiale

En 1954, Claude Nougaro rencontre Sylvie qui est hôtesse au Lapin Agile à Montmartre où il vient d’être engagé. Ils ont une fille Cécile en 1962 à laquelle il dédie la chanson « Cécile, ma fille ». Cécile était aussi le prénom de sa grand-mère paternelle2. Ils divorcent en 1965.

En 1967 il rencontre Odette, d'origine arménienne. Ils ont deux filles, Fanny en 1969 et Théa en 1973. Ils se séparent peu après la naissance de Théa mais Claude reste proche de ses filles qui n’ont que la rue à traverser pour aller chez lui.

Il rencontre Marcia en 1975. Elle est divorcée du guitariste Baden-Powell. Il lui dédie la chanson « Marcia martienne ». Ils ont un fils Pablo né en 1977. Ils divorcent en 1984.

Enfin, en 1984, il rencontre Hélène, sa quatrième et dernière épouse sur l'île de La Réunion ( « la femme de ma mort  » se plaît-il à dire), kinésithérapeute toulousaine. Ils se marient en 1994. Elle l'accompagnera jusqu'à son décès.

Mort

Après avoir subi de nouvelles interventions chirurgicales en début d'année, Nougaro meurt à Paris 5e28 le 4 mars 2004, à 74 ans, des suites d'un cancer du pancréas29,30.

Ses obsèques sont célébrées à Toulouse en la basilique Saint-Sernin, dont le carillon joue pour l'occasion les notes de sa chanson Toulouse31, et ses cendres sont dispersées dans la Garonne32.

Inspirations

Amateur de jazz, Claude Nougaro mit des paroles sur des musiques de Charles Mingus, Thelonious Monk, Wayne Shorter, Louis Armstrong, Dave Brubeck, Sonny Rollins, Neal Hefti, Nat Adderley (Sing Sing Song)…

Également, mais plus ponctuellement, il s'est inspiré des rythmes, mélodies et harmonies brésiliennes et a adapté quelques chansons de Baden Powell, Gilberto Gil, Chico Buarque. Plusieurs de ces adaptations ont eu un succès populaire et durable : Tu verras, Bidonville, Brésilien.

C'était également un amoureux de la chanson française à laquelle il a rendu hommage dans son album Récréation.

Discographie

Article détaillé : Discographie de Claude Nougaro.

Chansons

Article détaillé : Liste des chansons interprétées par Claude Nougaro.

Hommages

Les Chevaliers du fiel, également originaires de Toulouse, lui consacrent en 2004 un sketch en hommage.

L'ex-région Midi-Pyrénées crée en 2007 un prix Claude-Nougaro visant à encourager les jeunes talents33.

À la demande d'Hélène Nougaro sa dernière femme et pour célébrer les 80 ans de Claude, Maurane enregistre, en 2009, un album de seize reprises, Nougaro ou l'Espérance en l'Homme34.

Le 25 janvier 2011, l'esplanade Claude-Nougaro est inaugurée dans le quartier Jolimont35.

Au printemps 2014, pour marquer le 10e anniversaire de sa mort, sort un coffret réunissant, en 29 CD, l'ensemble de sa carrière et un livre36 écrit par sa dernière épouse.

Les festivités du 14 juillet 2014 à Toulouse sont l'occasion d'un hommage au chanteur37.

Sa statue38 réalisée par Sébastien Langloÿs, est inaugurée au square Charles-de-Gaulle, le 9 septembre 2014, jour anniversaire de sa naissance.

 

 
Plan de la place Claude-Nougaro située à Montmartre.

 

En 2014, Bidonville est interprétée par Tryo sur leur album de reprises Né quelque part. Le groupe a, depuis plusieurs années, l'habitude de jouer ce morceau, notamment avec Bernard Lavilliers dans l'émission Taratata, ou encore avec Mustapha et Hakim (de Zebda) durant le concert à Bercy en 2008.

Un jardin municipal et un collège portent aujourd'hui son nom et la station de métro Minimes a été rebaptisée Minimes - Claude-Nougaro39, tandis qu'une salle de concert du quartier des Sept Deniers s'appelle également « Salle Nougaro »40.

Quinze ans après sa mort, en novembre 2019, une place portant son nom, la place Claude-Nougaro, a été inaugurée à Paris dans le quartier de Montmartre, au bout de l'avenue Junot où il a habité dans les années 1980 et à deux pas du Cabaret du Lapin Agile où il a commencé sa carrière41.

En 2021, à Béziers, l'EPIC Hérault Culture décide de baptiser son amphithéâtre, qui côtoie désormais le théâtre Michel-Galabru dans le parc du domaine départemental de Bayssan, du nom de Claude Nougaro42.

NOUGARO artistique en quelques mots

 Claude Nougaro A fleur de mots (Stéphane Deschamps)

Qu’il est loin mon pays qu’il est loin... (1929-1951)

La famille Nougaro habite le faubourg des Minimes, un quartier populaire enclavé entre la voie ferrée et le canal du midi. Ce nom « Minimes » vient d’un ordre religieux du XVIè siècle qui signifie « Minus », les plus humbles. Pierre Nougaro, le père de Claude, fait ses premières vocalises au théâtre théâtre du Capitole de Toulouse. Pierre Nougaro est né le 27 avril 1904 à Toulouse. Il vit dans le quartier Arnaud Bernard, obtient son certificat d’études en 1917 et se passionne rapidement pour le chant. Il rencontre Lilette, sa future femme au cours d’une soirée où la jeune femme accompagne les chanteurs au piano. Lilette était premier prix de conservatoire. Elle était fille unique d’un couple d’Italiens, Thérèse Rabbione et Armand Tellini. Elle doit quitter Toulouse pour les suivre à Saïgon. Son père, électricien, y adécroché un contrat pour s’occuper des installations électriques de la capitale du Sud Viet-Nam. Pierre et Lilette retrouvent la France. Pierre fait ses débuts à l’opéra Garnier dans le rôle de Lohengrin, il a 25 ans. Il obtient son premier grand rôle à 30 ans en interprétant Rigoletto. 9 septembre 1929, Claude Nougaro naît à Toulouse. Claude est élevé par ses grands-parents paternels car Liette et Pierre voyagent beaucoup. Liette est la professeur de chant et la pianiste répétitrice de son mari. Claude se sent abandonné même si ses parents le prennent de temps en temps avec eux et lui font découvrir l’univers de l’opéra. Claude appelle ses grands-parents maman Cécile et papa Alexandre. A la TSF, Claude écoute Edith Piaf, Maurice Chevalier et Charles Trenet. Il découvre aussi le jazz sur les ondes de Radio Toulouse grâce aux émissions de Hugues Panassier. Claude a envie de devenir danseur mais son père s’y oppose radicalement. Les danseurs sont souvent considérés comme homosexuels et Pierre veut éviter que son fils prenne cette orientation. Claude fréquente l’école primaire Fermat. Au début de la Seconde guerre mondiale, Pierre Nougaro est mobilisé. Il se retrouve en Algérie et chante à l’opéra d’Alger. A 11 ans, Claude fait sa communion solennelle. Il a tâché son pantalon en voulant jouer au parachutiste et en tombant sur un poisson à la mayonnaise que sa mère avait cuisiné. Il a été privé de photo à cause de ça et a pleuré. Il avait écrit à son père pour lui raconter cette scène. Il connaît son premier amour en 1943, c’est une petite espagnole dont il parlera dans la chanson « Un été ». Il fréquente les salles de cinéma et admire Tarzan et la « Chevauchée fantastique », « Blanche neige », « Robin des bois ». Il lit énormément. Il est renvoyé de l’école des Minimes et se retrouve parachuté à l’école de Sorèze dirigée par les dominicains. Là aussi, on le renvoie car c’est une tête de mule. Il est inscrit dans un collège à Saint Paul de Vence puis dans un lycée à Cusset près de Vichy. Claude échoue au bac car il ne se présente pas aux épreuves. Adolescent, Nougaro écrit ses premiers poèmes. Il écoute Ravel et Don Byas. Il applaudit son père à l’opéra et l’admire quand celui-ci joue des rôles de salaud ou meurt de mort violente. En 1947, Claude, grâce aux relations de son père, devient journaliste à Vichy. Il a une rubrique originale sur les petits métiers et écrit des poèmes. Ses parents ont acheté une propriété à Crémans près de Nogaro, ça ne s’invente pas ! Hélène, la soeur de Claude naît à Toulouse en 1947. Claude fait son service militaire à Rabat, au Maroc, en 1949. Il est dans la Légion étrangère et passe son temps au trou. Il retourne faire le journaliste à Vichy après 18 mois de service dont dix au cachot puis part faire du journalisme en Algérie où il travaille pour la Dépêche de Constantine. Ca ne marche pas alors il se retrouve rue des Ternes à Paris, chez ses parents.

Tous les marins de l’âme (1952-1961)

Claude se retrouve dans la chambre de bonne de l’appartement de ses parents. Avenue des Ternes vivent également ses deux petites soeurs et sa grand-mère. Il est en rupture avec son père et vole des radis et des tomates pour survivre. Il fréquente Saint-Germain des Prés. Il lit « Vive guitare » car le titre l’attire et rencontre son auteur, Jacques Audiberti. Claude se réconcilie avec son père qui lui donne des tickets pour déjeuner à l’opéra. Il y rencontre Jean-Paul Belmondo. Claude redevient journaliste pour « Paris Presse ». Il y signe des critiques de livres et de films. Il lit ses poèmes sur scène chez Roberta, un cabaret près des Champs-Elysées. Il écrit une chanson inédite « Le soleil de minuit ». il écrit des dizaines de chansons avec Jean-Michel Arnaud interprétées par Lucette Raillat et Odette Laure. Pierre fait embaucher son fils au Lapin Agile, une boîte de Montmartre. Il y lit un poème inédit « Pégase » qui évoque Paris. Il fréquente Jacques Audiberti aux Deux Magots et c’est l’événement de sa vie. Audiberti lui dédicace « Le maître de Milan ». Nougaro affirmera dans le Radioscopie de Jacques Chancel : « Audiberti a eu une influence sur moi. Il m’a fait naître. Je lui dois tout ». Claude rencontre Philippe Clay, chanteur-comédien au physique sidérant. Il lui écrit plusieurs chansons dont « La sentinelle ». Claude décroche l’examen d’entrée à la SACEM et rencontre Michel Legrand. Claude décide d’être chanteur. C’est pour lui un moyen de séduire, d’ailleurs il avoue : « C’est peut-être pour ça que j’ai choisi d’être chanteur, c’est pour posséder la femme ». Au Lapin Agile, Claude s’est lié d’amitié avec Yves Mathieu, meneur de revue aux Folies Bergères. Il aide Claude à vaincre sa timidité envers les femmes. Au Lapin Agile, Claude rencontre Sylvie. Au Lapin Agile, Claude est accompagné au piano par son ami Jean-Michel Arnaud. Il interprète des chansons comico-réalistes « Cupez les moi », « Les pantoufles à papa », « La chanson de Spoutnik ». La collaboration avec Arnaud ne dure pas car celui-ci est attiré par le classique et la variété et pas le jazz. Aussi Claude se dirige vers Jimmy Walter, compositeur de Boris Vian. Fervent admirateur d’Edith Piaf, Claude rêve d’écrire pour celle qu’il surnomme « la Marseillaise noire ». Il lui envoie deux chansons « Méphisto » et « Le sentier de la guerre ». Nougaro rencontre Piaf en 1962. Cécile, la fille de Claude, vient de naître. Jacques Audiberti vient habiter chez Claude pendant un an jusqu’à la naissance de Cécile où il est obligé de laisser la chambre. Claude écrit pour Marcel Amont « Le balayeur du roi », « Le tango des jumeaux », « Le porte-plume », « Le jazz et la java ». Marcel Amont fait engager Nougaro en première partie de ses galas aux côtés de Jean-Jacques Debout. Il sera également en première partie de Dalida. Il écrit pour Lucienne Delyle et Jacques François. Il s’entoure de ses compères Jimmy Walter, Jacques Datin et Michel Legrand pour enregistrer son premier album « Il y avait une ville ». Il est enregistré en 1958 et sort chez Président en 1959. Henri Salvador accepte de signer le texte de présentation de l’oeuvre et la musique de la chanson « Les anges ». Les thèmes abordés dans cet album vont de l’amour au bon dieu en passant par la nature de la vie. Claude va rencontrer Maurice Vander. Mais entre temps ses parents quittent Paris pour Besançon où son père vient d’être nommé directeur du théâtre. Claude s’installe alors avec Sylvie dans l’appartement de l’avenue des Ternes.

Quand le jazz est là (1962-1964)

1962 est marqué par la mort de Marylin Monroe. Nougaro lui rend hommage, car il avait envie de l’avoir près de lui, avec la chanson « Chanson pour Marylin ». Il fréquente les boîtes de jazz et rencontre Mingus, Parker, Gillespie, Holiday. Il prépare son deuxième album avec Michel Legrand. Legrand présente Claude à Canetti, le directeur de Philips. Dans un premier temps Canetti cède refuse puis il cède. Le film de Marcel Pagnol « Manon des sources » inspire à Claude « Une petite fille ». Il s’agit de son premier succès populaire. Il écrit le « Rouge et le noir » après avoir vu une grosse publicité pour un apéritif alors qu’il était avec Gainsbourg. Gainsbourg devait composer la musique mais s’est désisté et c’est Michel Legrand qui l’a remplacé. Audiberti est heureux du succès de son protégé, il aime « Le rouge et le noir ». Les médias s’intéressent de près au nouveau phénomène. Durant toute sa carrière, Claude gardera une certaine distance à l’égard des journalistes. André Salvet le reçoit pour la première fois à la télé dans le cadre de l’émission « Le magazine de la chanson ». Claude chante « Le cinéma » et « Une petite fille ». Au mois de janvier 1963, Nougaro reçoit le Grand prix du disque à l’Hôtel de ville. Sa fille, Cécile, naît le 30 mai 1962. Comme il le déclare à de nombreuses reprises, son ambition est d’être représentatif de son époque, il cherche à exprimer l’air du temps avec ses fièvres, ses problèmes et ses bonheurs. Il chante à Bruxelles en première partie de Piaf. En 1963, l’organiste Eddy Louiss rejoint le groupe de Nougaro. Le 10 juin 1963, Nougaro a un accident de voiture. Il a le fémur cassé en deux parties. Après quelques semaines à l’hôpital de Roanne, Claude est de retour à la maison, à Paris. Evoquant cet accident, Claude écrit la chanson « Pauvre Nougaro ». Il chante à l’Olympia en novembre 1963. Juin 1964, Nougaro signe son troisième album. Il ne rencontre par le succès du deuxième. Nougaro fréquente l’alcool. C’est une manie qu’il a rencontrée dès l’âge de 4 ans en éclusant tous les verres que les amis de son père avaient laissés sur la table après une soirée. La rencontre avec le haschich sera plus tardive, dans les années 60, avec ses musiciens. En octobre 1964, Nougaro retourne à l’Olympia en vedette américaine de Dalida. Il recueille plus de succès que la chanteuse, ce qui provoque chez elle un certain agacement. La même année il découvre le Québec et New-York. Le 10 juillet 1965, Nougaro apprend la mort de son maître, Audiberti. Il est bouleversé. Arrivé à Cannes, il commence à écrire des poèmes sur les murs de sa suite. Claude lui rend hommage avec « La chanson pour le maçon ». La maison natale d’Audiberti est achetée par un antiquaire qui mettra à disposition de Claude la chambre où est né le poète. Nougaro n’a jamais envisagé une carrière d’écrivain. Il n’aurait probablement rien écrit s’il n’avait pas chanté. Nougaro part en vacances à l’île de Ré où son père possède une maison. Il écrit son nouvel album. Il écrit « L’amour sorcier » sa première chanson inspirée par l’Afrique. Il signe sa première mélodie pour « Côte d’Azur ». Il adopte le Blue rondo à la Turk qui devient « A bout de souffle ». Dans ce nouvel album il y a « Armstrong », « Sing sing » et « Bidonville », son premier choc musical avec le Brésil. Nougaro rencontre le guitariste brésilien Baden Powell. Jusqu’en 1968, Nougaro va vivre une période de pénombre, car ses chansons semblent moins bien perçues par le grand public. En novembre 1967, Nougaro publie un nouvel album « Petit taureau ». La perle rose de cet album est « Toulouse », un titre devenu légendaire. Sorte d’hymne à son enfance. Cette chanson n’a pas inspiré Maurice Vander qui n’en voyait pas l’aboutissement et a laissé Christian Chevallier la terminer. La maison de disques de Nougaro, Philips, est prise de dépit. Les gens de Philips disaient : « On s’en fout de Toulouse, cette chanson n’intéresse personne en dehors des gens de la Garonne ».

En 1968, Nougaro enregistre « Paris mai » une ode à la liberté et aux événements qui viennent de secouer la capitale. Elle sera interdite d’antenne. Mais pour Nougaro ce n’était pas une chanson engagée. En mai 68, sa soeur Hélène, qui faisait des études d’anglais à Rennes, débarque chez son grand frère à Paris. Claude vit avec sa nouvelle femme, Odette d’origine arménienne qui lui inspire la chanson homonyme. Elle lui donnera deux filles, Fanny et Théà. Hélène ouvre les lettres de son frère qu’il a laissées telles quelles. Elle y passe des nuits blanches. En 1974, après être parti à Rennes finir ses études, Hélène revient à Paris pour s’occuper des affaires de son frère. Elle fonde les Editions du Chiffre Neuf. En juin 68, Nougaro fait une tournée triomphale en Algérie. A son retour, Claude enregistre « La pluie fait des claquettes ». 27 janvier 1969, Claude retourne à l’Olympia pour un musicorama. Il sort son premier album en public : « Une soirée avec Claude Nougaro ».

Locomotive d’or (1970-1974)

Nougaro remonte sur les planches pour 3 semaines à Bobino en avril 1971. Claude a travaillé durant une partie de sa vie dans de si mauvaises conditions qu’il apprécie de se produire dans des lieux plus accueillants. Il lui est arrivé de donner des tours de chant sur des terrains de football avec, devant ses yeux ébahis, une bande de jeunes gens mâchouillant du chewin-gum et le considérant avec mépris. A Bobino, Nougaro fait appel au quator à cordes de Catherine Lara. Il interprète quelques chansons de son album « Soeur âme ». A l’occasion de l’enregistrement de ce disque, Nougaro rencontre Jean-Claude Vannier. A cette époque, Nougaro rencontre également Richard Bohringer avec qui il s’offre des poivrades sympathiques dans tout Paris. Nougaro fréquente aussi le peintre Raymond Moretti. En septembre 1973, Nougaro sort son nouvel album « Locomotive d’or ». Le titre éponyme est composé avec le percussionniste ivoirien Youla Fodé. Sur cet album il y a aussi « Dansez sur moi » adapté de « Girl talk » du trompettiste Neal Hefti.

Du 30 octobre au 17 novembre 1973, la tribu Nougaro envahit le théâtre de la ville pour trois semaines sous le signe de l’Afrique. En mai 1974, Nougaro sort « Récréation ». Il y rend hommage à Brassens, Brel, Trenet, Prévert, Chevalier, Mouloudji, Legrand, Delmet, Ferré et Gainsbourg. « Récréation » sera mis en image pour la télévision par Jean-Christophe Averty. Chaque chanson est précédée d’un petit poème signé Nougaro concernant les artistes évoqués. En septembre 74, Claude et sa soeur Hélène fondent les Editions du Chiffre 9 pour gagner une plus grande indépendance.

Brésilien la nuit est belle (1975-1979)

Claude Nougaro ajoute des couleurs brésiliennes à son répertoire. Il chante le 11 mars 1974 à l’Olympia avec en première partie le duo brésilien Téca et Ricardo. Nougaro crée un spectacle inspiré du Brésil programmé à l’Olympia à partir du 24 septembre et jusqu’au 3 novembre 1974. Le duo brésilien est toujours en première partie. En deuxième partie, Baden Powel interprète ses compositions à la guitare. La troisième partie est assurée par Claude sur un rythme d’enfer. Claude a rencontré Marcia, une Brésilienne au visage très pur. Il lui dédie « Marcia martienne ». Ils se marient sur un bateau-mouche. Ils ont un fils prénommé Pablo. En 1975, Nougaro quitte Philips pour Barclay. Eddie Barclay aura toujours des rapports très amicaux avec Nougaro. « Femmes et famines » est le premier album de Nougaro qui sort chez Barclay en 1976. Claude y célèbre le couple à travers ses chansons. Il emmène sa femme à l’île de Ré et écrit une chanson sur ce lieu de vacances. Nougaro rencontre l’accordéoniste Richard Galliano qui rejoint son groupe. En 1977, Nougaro sort « Plume d’ange ». L’album contient un poème fantastique conté par Claude. Ce conte est habillé par la sensibilité musicale de Jean-Claude Vannier. A la même époque, Nougaro écrit un autre texte intitulé « Victor », sorte de poème lyrique inspiré par un conte fantastique d’Alphonse Daudet, « L’homme à la cervelle d’or ». Ce texte n’est présent que sur le live de 1977 à l’Olympia où chante Nougaro du 22 février au 21 mars. Nougaro illustre son poème « Victor » en projetant sur les murs de l’Olympia des diapositives réalisées à partir des toiles de Daniel Estrade qu’il a connu à Luchon en 1971. Le public est interloqué et manifeste sa désapprobation. En 1978, Claude sort « Tu verras » l’album est disque d’or et obtient le prix spécial de la chanson française de l’Académie Charles Cros. Nougaro adapte Round midnight de Thelonious Monk et rend hommage au fère de Maurice Vander « Quand Freddy est parti ». En juillet 1978, Nougaro signe la bande originale du film « L’ordre et la sécurité du monde » de Claude d’Anna, avec un poème de Jacques Audiberti : « Nous n’avons pas de passeport ». Du 27 février au 11 mars 1979 Nougaro retourne à l’Olympia.

Un Newgaro very nice (1980-1983)

Claude sort l’album « Assez » sur lequel figure la chanson « Le coq et la pendule ». Quand Maurice Vander a composé la musique cela s’appelait « Mélodie pour Nadine » (Nadine est le deuxième prénom de la femme de Vander). En 1980, Maurice Vander et Claude Nougaro se quittent brutalement. Une histoire de gros sous, un désir d’aborder de nouveaux horizons musicaux, de côtoyer d’autres artistes. Claude reçoit le Grand Prix des arts et lettres au Ministère de la Culture.Nougaro prépare son nouvel album avec Richard Galliano et Bernard Arcadio qui remplace Vander. L’album « chansons nettes » sort en janvier 1981 on y trouve « Rimes ». Claude chante de nouveau à l’Olympia du 3 février 1981 au 1er mars 1981. Il chante également au New-Morning et un disque live en sera tiré. En mars 1982, Claude signe la bande originale du film « T’empêches tout le monde de dormir » de son ami Gérard Lauzier. Lauzier voulait faire tourner Claude mais il le trouvait trop typé. Pourtant Nougaro jouera dans « Shangaî skipper » un téléfilm policier en 1984.

En 1983, Nougaro sort l’album « Ami chemin ». Yves Mathieu, son « vivi » du Lapin agile, ami de longue date de Nougaro, évoque la notion d’amitié chez Claude : « Avec Claude, l’amitié se définit de la manière suivante : pouvoir rester avec quelqu’un sans se parler ». Sur son nouvel album, on trouve « Allée des brouillards. Cette chanson évoquant la vieillesse chez la femme avait été proposée à Diane Dufresne qui l’avait refusée. Nougaro joue au Palais des Sports du 24 mai au 4 juin 1983.

« Bleu blanc blues » l’hymne du Nougaro trio (1984-1986)

Nougaro renoue avec Maurice Vander. Il veut monter un trio de jazz avec Vander, le contre-bassiste Pierre Michelot et le percussionniste Bernad Lubat. Un premier concert est donné au Printemps de Bourges en 1984. Ils jouent à l’Olympia en 1985 puis partent en Afrique à l’invitation de Fred Hidalgo créateur de la revue « Paroles et musique ». C’est lors de cette tournée que Nougaro rencontre Hélène sa dernière femme à la Réunion. Il avait mal au dos, elle était kiné. Il dit d’elle : « Hélène est pour moi le grand amour de ma vie. Jusqu’à présent, j’avais rencontré les femmes de ma vie, avec elle j’ai enfin rencontré la femme de ma mort ». Ils s’uniront dix ans plus tard, le 12 avril 1994 à Toulouse. En 1985, sort l’album « Bleu, blanc, blues ». Nougaro dédie la chanson « Prof de lettres » à son ami Christian Laborde. Les ventes de l’album sont modestes. La direction de Barclay, avec à sa tête Philippe Constantin, décide de voter démocratiquement pour savoir s’ils gardent ou non le chanteur. Le verdict tombe : Nougaro est remercié. Mick Lanaro, ingénieur du son pour Brel, Ferrat, Ferré et devenu producteur s’occupe de Nougaro qui ne va pas bien. Il a l’idée de l’amener à New York. En attendant le trio de Nougaro continue sa tournée en Afrique. De retour en France à la fin de l’année 1986, le trio offre un dernier concert parisien au Petit Journal Montparnasse. Avant de partir pour New York, Nougaro chante à Toulouse sur le toit du Capitole devant 40 000 personnes le 14 mars 1987. Il a chanté une chanson jamais enregistrée « Tolosa carnaval ».

C’est pas du Ronsard c’est de l’amerloc (1987-1990)

Claude vend sa maison de l’avenue Junot et décolle pour l’Amérique avec Hélène. Il a emporté trois numéros de téléphone. Le premier est celui de Sue Mingus, la veuve du célèbre bassiste. Cette charmante dame lui a prêté généreusement son appartement situé au 43è étage d’un hôtel appartenant à la mairie de New-York. Cet immeuble de Manhattan Plazza est uniquement occupé par des musiciens classiques ou de jazz. Le deuxième numéro de téléphone lui a été donné par Bernard Bano Robles. Il s’agit des coordonnées de la photographe française Martine Barrat spécialisée dans les photos de boxe et les prises de vue de Harlem. Nougaro est influencé par Harlem et adopte Fable of Faubus de Mingus pour la chanson « Harlem ». Il rencontre, Philippe Saisse, un Marseillais de 30 ans, un génie des synthétiseurs. Mick Lanaro lui a conseillé ce troisième contact à New-York. Saisse a une formation de percussionniste et de pianiste et a travaillé avec Al Jarreau et Chaka Khan. Nougaro lui présente le projet d’un album qu’il a déjà intitulé « Nougayork ». Le lendemain, Saisse commence à jouer l’intro au synthé et Claude retravaille une dernière fois le texte qu’il vient d’écrire sur la table de la salle à manger de Charles Mingus. La chanson « Nougayork » est composée en une journée. De retour à Paris, Claude fait écouter les maquettes à Mick Lanaro. Cela lui plaît mais il sait que ça ne plaît pas à l’entourage de Nougaro. WEA a signé un contrat à Nougaro sur la présentation de deux titres « Nougayork » et « Ryth’n flouze ». « Il faut tourner la page » est la seule chanson dont les paroles étaient déjà écrites avant que Claude arrive à Manhattan. Marcus Miller était passé dans le studio pour saluer Saisse et il a accepté de jouer sur « un écureuil à Central Park ». Nougaro en est resté ébahi. « Nougayork » a ouvert à Claude un public qu’il n’avait pas. « Nougayork » sort en septembre 1987 et se vend rapidement à 400 000 exemplaires. La maison Barclay lui envoie un télégramme : « Tant pis pour nous, nous nous sommes trompés, bravo ».

En 1988 sort l’album « Pacifique » qu’il a enregistré à Los Angeles. Michel Colombier, le célèbre compositeur français a collaboré à ce disque. Il a travaillé avec Prince et Gainsbourg. Nougaro a perdu son père le 26 octobre 1988 et lui a rendu hommage sur la chanson « Toi là-haut ». Le 19 novembre 1988, il reçoit la Victoire de la musique du meilleur artiste masculin de l’année et du meilleur album pour « Nougayork ». La même année, la SACEM lui décerne le Grand Prix de la chanson française. Du 18 au 30 avril 1989, Nougaro chante au Zénith de Paris. Un disque et une vidéo en sont tirés. Nougaro finit sa tournée avec ses musiciens états-uniens à l’Olympia en février 1990.

La voix de l’enfant phare (1991-1999)

Après avoir vu William sheller seul au pinao, Nougaro a l’idée d’un spectacle épuré, ce sera la tournée « une voix dix doigts » avec Maurice Vander. Il revisite ses anciennes chansons avec son vieil ami. Il y aura 222 concerts. L’Olympia les accueille du 21 janvier au 12 février 1992. Il y a deux nouvelles chansons « Tendre » et « Les mots ». En 1993, Nougaro enregistre l’album « Chansongs » produit par Mick lanaro. On y trouve un tango rock « Vie violence » composé par Richard Galliano. Nougaro écrit avec Didier Lockwood une chanson pour Hélène « L’Irlandaise ». Il travaille avec l’Africain Ray Lema pour un hommage à sa terre natale « C’est une Garonne ».

En 1996, Claude crée le festival Garonne pour déelopper l’expression artistique toulousaine. Nougaro part en tournée avec Maurice Vander et les musiciens de Didier Lockwood. Ils retrouvent l’Olympia en novembre 1994. La tournée est stoppée car Claude subit un pontage coronarien en avril 1995. En 1997, sort l’album « L’enfant phare ». Il a travaillé avec le pianiste Arnaud Dunoyer de Segonzac qui a intégré la troupe habituelle. Nougaro chante ses nouvelles chansons en octobre 1997 au Casino de Paris. En 1998, Nougaro chante au bord de la Garonne un concert qui donne lieu à une vidéo et un live intitulé « Hombre et lumière ». Il reçoit la Légion d’honneur et l’Ordre national du mérite le 23 mars 1998 décerné au Lapin agile.

Embarquement immédiat

En 1997, Nougaro souhaite revendre son catalogue éditorial pour des raisons personnelles. Claude passe par une phase de remise en question professionnelle. « L’enfant phare » ne s’est pas bien vendu. Nougaro rencontre Yvan Cassar, arrangeur de Johnny Hallyday. Claude lui propose d’arranger deux chansons pour une émission avec l’orchestre symphonique de Toulouse. Yvan s’attaque à Vie Violence et à Toulouse. Le résultat est concluant. Claude décide alors de lui confier la réalisation de son nouvel album « Embarquement immédiat ». Cassar compose la moitié de l’album et Nougaro l’autre moitié. Fruit de trois années de travail d’écriture, l’album se dessine en trois axes : le retour au jazz, aux percussions verbales africaines et aux harmonies classiques. Nougaro présente ses nouvelles chansons au Palais des Congrès de Paris.