Textes des chansons de Claude ( lettre : B ) 11 titres

BEAUCOUP DE VENT

Ici, tu vois, tout est tranquilleIci, ça va, ça vole, ça couleEt s'il n'y a pas les lumières de la villeLa lune, c'est pas mal comme ampoule

C'est pas mal, les étoiles, à l'aiseC'est pas rien, la terre le matinVoir le soleil qui s' couche au creux d'une falaiseEt se lève là-bas sur un bouquet de thym

Et puis, puis surtout, bien souvent, très souventY a des coups, des beaux coups, beaucoup d'ventDorénavant, toi qui vends, soi-disant, vends du ventTu feras moins le malin, l'importantDevant autant de vent

Ici, tu vois tout est sauvageIci, la garrigue, le rocherAvec la vigne pour faire bon ménageLa vigne a l'esprit de clocher

Les clochers, ils ont la dégaineDe clochers d'églises mexicainesImperturbablement laissant tomber leurs plombesDe bronze sur les saisons et sur les tombes

Et puis, puis surtout, bien souvent, très souventY a des coups, des beaux coups, beaucoup d' ventTour à tour vent émouvant, enivrant, déchirantAllégresse et détresse qui s' mélangentVent de diable et vent d'ange

Et puis tout redeviens paisibleTu peux sortir ton cerf-volantEt si ton chant passe à coté d' la cibleAutant, autant en emporte le vent

 

Paroliers : Claude Nougaro / Loic Pontieux

BERCEUSE A PEPE

Tu vas mourir, tu vas t'éteindreComme une lampe de chevetQuand le matin commence à poindreQuand le bouquin est achevéDors en paix, pépé

Tu vas abandonner ton souffleLes taches rousses de tes mainsEt repasser sans tes pantouflesLe seuil du monde des humainsDors en paix, pépé

Je ne m'en fais pas pour ton ameTu n'as à craindre nulle flammeBien que tu te sois dit sans DieuTu peux, sans faire de grimaceRegarder le soleil en faceQuand tu auras fermé les yeux

Un peu de toi s'en va descendreMais tout le reste va monter

Quitter cette vallée de cendresPour une planète d'étéDors en paix, pépé

À belles dents, tu déjeunesLe soir, tu soupes de peuLa vie nous aiguise en jeunePuis elle nous déguise en vieux

Vas tu connaitre la recetteD'un repas qui coûte moins cherEt vas tu faire la conqueteD'une beauté hors de la chairDors en paix, pépé

Où tu vas, je ne puis t'atteindreSuis moi si tu peux où je vaisDéjà le jour commence à poindreJ'éteins ta lampe de chevetDors en paix, pépéDors en paix, pépé

 

Paroliers : Claude NOUGARO / Maurice VANDER

Paroles de Berceuse A Pépé © Les Editions Du Chiffre Neuf

BIDONVILLE

Regarde là, ma villeElle s'appelle BidonBidon, Bidon, BidonvilleVivre là-dedans, c'est cotonLes filles qui ont la peau douceLa vendent pour mangerDans les chambres, l'herbe poussePour y dormir, faut se pousserLes gosses jouent, mais le ballonC'est une boîte de sardines, Bidon
Donne-moi ta main, camaradeToi qui viens d'un paysOù les hommes sont beauxDonne-moi ta main, camaradeJ'ai cinq doigts, moi aussiOn peut se croire égaux
Regarde là, ma villeElle s'appelle BidonBidon, Bidon, BidonvilleMe tailler d'ici, à quoi bon?Pourquoi veux-tu que je me perdeDans tes cités? À quoi ça sert?Je verrais toujours de la merdeMême dans le bleu de la merJe dormirais sur des millionsJe reverrais toujours, toujours Bidon
Donne-moi ta main, camaradeToi qui viens d'un paysOù les hommes sont beauxDonne-moi ta main, camaradeJ'ai cinq doigts, moi aussiOn peut se croire égaux
Serre-moi la main, camaradeJe te dis "au revoir"Je te dis "à bientôt"Bientôt, bientôtOn pourra se parler, camaradeBientôt, bientôtOn pourra s'embrasser, camaradeBientôt, bientôtLes oiseaux, les jardins, les cascadesBientôt, bientôtLe soleil dansera, camaradeBientôt, bientôtJe t'attends, je t'attends, camarade!
 

Paroliers : Baden Powell De Aquino / Claude Nougaro / Ray Gilbert / Vinicius De Moraes

Paroles de Bidonville © DistroKid, Salut Ô Éditions, SO2 Édition, Quatryo Éditions, Wixen Music Publishing


BILBOQUET

Dans un rêve inoubliableAprès je ne sais quel banquetJe vis le bon Dieu et le diableTrinquerLoin des propos discutablesDes polémiques alambiquéesJ'te bouffe le foie, la foi, le râbleRoquetsJe vis le diable et le bon DieuS'rouler un patin mémorableDieu riait dans sa barbe bleueEt le diable fermait les yeux" Si l'on jouait cartes sur tableFini de traquer, de truquer"Dit le bon Dieu au mauvais diableO.K.!-Est il encore tolérableDe nous vomir, de nous choquerEt de voir l'homme lamentableCasquer?Là, liquidons le contentieuxSatan je te trouve adorableL'enfer est mort. Buvons tous deuxMon eau de vie, ton eau de feu."Alors, je vis bon Dieu et diableDans un paraphe gracieuxSigner le parchemin des cieuxÉquitablesPuis ils roulèrent sous la tableÀ grand fracas, dans des hoquetsÇa se passait au BilboquetRue Saint Benoît, à l'heure stableOù l'on croise l'ÉternitéDans sa taille de sablierSur le trottoir, jaune clarté...Là dessus, je fus réveillé

 

Paroliers : Claude Nougaro / Michel Legrand

BLANCHE NEIGE

Blanche-Neige je t'app'lais, Blanche-NeigeMais ton prince ne valait pas cherBlanche-Neige je t'app'lais, Blanche-NeigeMais le conte de fées n'était qu'un fait diversTu avais dix-huit ans, des yeux de cielUn bonnet à pompon, un blouson et des mouflesFallait avoir du flair, ne pas manquer de soufflePour renifler dans cet ourson le mielDans ton pays d'hermine, j'étais venuJe t'avais aperçue entre soleil et givreLa trace de tes pas était facile à suivreMa faim de loup t'avait mise au menu

 

Blanche-Neige je t'app'lais, Blanche-NeigeMais le conte de fées n'était qu'un fait divers

Chez moi, j'avais des bûches, des blues, du rhumQuand la dernière bûche s'est écroulée en braiseTu as fondu ainsi qu'une glace à la fraiseEt dans ton corps je fus le premier hommeJ'ai quitté ton pays un matin froidEn laissant la buée de mon nom sur ta boucheMais depuis je rougis quand un flocon me toucheJe claque des dents devant un feu de bois

Blanche-Neige je t'app'lais, Blanche-NeigeMais ton prince ne valait pas cherBlanche-Neige je t'app'lais, Blanche-NeigeMais le conte de fées n'était qu'un fait divers

 

Paroliers : Pascal Claude Ducourtioux

BLEU BLANC BLUES

Sur l'hymne national de ma peauJ'ai hissé les couleurs d'mon drapeauBleu Blanc BluesBleu Blanc Blues

En espérant qu'il flotte si hautQue le ciel me dise "Chapeau!""Vive ton Bleu Blanc Blues""Vive ton Bleu Blanc Blues"

Un jour qui sait, tard ou bientôtMon drapeau fera chanter bel cantoLes Bleus, les Blancs, les BluesEn attendant ce jour zéroOù chacun devienne héros

Plein de Bleus, d'Blancs, d'BluesPlein de Bleus, d'Blancs, d'Blues

Je hisse les couleurs d'mon drapeauSur l'hymne national de ma peauBleu Blanc BluesBleu Blanc Blues

En attendant ce jour zéroOù chacun devienne héros

Plein de Bleus, d'Blancs, d'BluesPlein de Bleus et d'Blancs et d'Blues

Hisse les couleurs d'mon drapeauSur l'hymne national de ma peauBleu Blanc BluesBleu Blanc Blues

 

Paroliers : Claude Nougaro
Paroles de Bleu blanc blues © Les Editions Du Chiffre Neuf

 


BONHEUR

Bonheur, tu nous fais souffrirC'est contradictoireBonheur, tu nous fais souffrirLa peur que tu t'barres

Tu appartiens à ces choses volatilesComme les bouquets de roses, tu t'fânes viteC'est à croire qu'on ne te mérite pasQue l'âme n'est pas fait pour toi

Bonheur, tu aimes repartirÀ peine à l'amarreJ'comprends qu'on préfère te fuirComme chantait Gainsbarre

Comme l'odeur de la mère, nourrissonComme l'odeur de la mer, moussaillonOn te respire comme ces choses disparuesParfum des paradis perdus

Bonheur, tu nous fais souffrirD'accord, c'est bizarreBonheur, tu nous fais souffrirLa peur que tu t'barres

Tu appartiens à ces choses volatilesÀ ces choses qui ne tiennent qu'à un filC'est à croire qu'on ne te mérite pasQue l'homme n'est pas fait pour toiTe barre pasPas pour toi

Te barre pas, bonheur, bonheurNon, ne te barre pas, mon beau voilierJe tiendrai bien la barre, bonheur, bonheurMon souffle dans tes voiles

Te barre pas, bonheur, bonheurNon, ne te barre pas, mon beau voilierJe tiendrai bien la barre, bonheur, bonheurMon souffle dans tes voiles

Te barre pas, bonheur, bonheurNon, ne te barre pas, mon beau voilierJe tiendrai bien la barre, bonheur, bonheurMon souffle dans tes voiles

Te barre pas, bonheur, bonheurNon, ne te barre pas, mon beau voilierJe tiendrai bien la barre, bonheur, bonheurMon souffle dans tes voiles

 

Paroliers : Claude Nougaro / Jean-Pierre Mas

Paroles de Bonheur © Les Editions Miss Terre

BONHOMME

À bras le corps, BrassensÀ bras le corps de l'arbreOù la vie et la mort entrelacent leur loiAvant de replonger dans le torrent de barbe qui couleDu menton d'un Jupiter gaulois

La barbe, au sel, à SethAux salives de marbre de la merOui, toujours, toujours recommencerTu n'acquît d'un maçon, certainement pas glabreEt travailla bientôt ta guitare à penser

C'est dur, GeorgeC'est vache d'être un pouêtUn pouêt, pouêtDe posséder un peuple ajusté à sa voixBel homme, sous ta moustache je fris mon omeletteEt que l'œuf bien cassé te donne de la joie

Malgré la bise qui mordLa pauvre vieille de sommeVa ramasser du bois mortPour chauffer Bonhomme

Bonhomme qui va mourirDe mort naturelleMélancolique, elle vaÀ travers la forêt, blêmeOù jadis elle rêvaDe celui qu'elle aimeQu'elle aime et qui va mourirDe mort naturelle

Rien n'arrêtera le coursDe la vieille qui moissonneLe bois mort de ses doigts gourdsNi rien ni personne

Car Bonhomme va mourirDe mort naturelleNon, rien ne l'arrêteraNi cette voix de malheurQui dit "quand tu rentrerasChez toi, tout à l'heureBonhomme sera déjà mortDe mort naturelle"

Ni cette autre et sombre voixMontant du plus profond d'elleLui rappeler que, parfoisIl fut infidèle

Car Bonhomme, il va mourirDe mort naturelle

 

Paroliers : Georges Charles Brassens

Paroles de Bonhomme © Editions Musicales Ray Ventura

BOZAMBO

J'ai choisi quelques tubes, deux ou trois pinceauxAujourd'hui je peins le tableauTerminé les études, allez au boulotC'est parti j'attaque le tableau
Le chevalet cabré, je brosse à larges touchesUn festival de gerbes, un concerto de touffesÇa fait dresser le poil du pinceau qui se fraieUn sentier lumineux au sein de la forêt
Des serpents ravissants gambadent dans la brousseUn tigre se déploie avec sa robe rousseIl rugit de bonheur et bondit d'un bambooCar d'une liane d'or qui descend? BozamboBozambo, BozamboLe roi de la forêtBozambo, BozamboÇa mérite un arrêt
Je tripote des tubes, j'essuie mes pinceauxEn scrutant l'état du tableauJ'ai pas pour habitude de lâcher l'morceauAllez! À l'assaut, Picasso
Bozambo, le portrait tout craché de mon âmeCette épaisse forêt où pulsent des tam-tamsBozambo le pygmée mais aux âmes bien néesLa hauteur n'atteint pas la grandeur des pygméesLa grandeur des pygméesGrandeur des pygmées
Bozambo tu es beau, ta petite sagaieEt ta chute de reins à damner tous les gaysPose encore Bozambo! Mais Bozambo se calteDans du noir d'ivoire, du bleu de cobaltIl ne m'aura laissé pour éclairer ma jungleQue dix petits croissants: les lunes de ses ongles
Bozambo, BozamboDieu seul sait où il estIl ne m'aura laissé pour éclairer ma jungleDix petits croissants, les lunes de ses ongles
Je revisse mes tubes et d'un fin pinceauJe me signe au bas du tableauUne belle peinture mérite le reposJe vais peindre des nus au dodo
 

Paroliers : Claude Nougaro / Éric Chevalier / Yvan Cassar


BRAS DESSUS BRAS DESSOUS

Viens on sort bras dessus, bras dessous
Tu m'aimes encore et moi par-dessus toutOn sort, le temps est douxPas besoin de pardessusOn s'habille bras dessous, bras dessus
Viens on va flâner le long des ruesAu gré des pas, en savoir un peu plusSavoir encore une fois ce que l'on a toujours suQu'on est bien bras dessous, dessus
On dirait que les passantsSe font moins d'mauvais sangY en a même qui s'enlacent tout comme nousC'est délassant d'aller s'enlaçantBras dessus, bras dessous
Les vitrines ont beau nous faire de l'œilOn passe à l'as, on se balade à l'œilAvec ta compagnie on décolle pour pas un souC'est plein ciel, bras dessus dessous
Tiens, une goutte, il va pleuvoirTant pis pour nos liquettesTu aimes la pluie sur les boulevardsQuand elle fait des claquettes
Les claquettes ça me rappelle ce mecUn Gene Kelly qui buvait plutôt secEh bien, moi qui ne bois que du Vichy CélestinJ'ai trouvé une musique en cheminLa la la la, la la la la la la la la di-ahEt la la la la, la da-di
Ah! C'est pas mal, ce sera une balladeQui raconte une baladeOn dirait que les passantSe font moins de mauvais sangY en a même qui s'enlacent tout comme nousC'est délassant d'aller s'enlaçantBras dessus, bras dessous

 

Paroliers : Claude Nougaro / Jean-Marie EcayParoles de Bras dessous bras dessus © Les Editions Du Chiffre Neuf

BRESILIEN

Brésilien mon frère d'armesSur le parcours du coeur battantToi qui ris avec tes larmesÔ toi qui pleures avec tes dentsViens visiter l'occidentIci les chanteurs de charmeSont morts depuis bien longtempsBrésilien mon frère d'armesSur le parcours du coeur battantToi qui ris avec tes larmesEmperlant de dents tes cilsDébarque avec ton Brésil
Brésilien l'amour est rudeVoici l'herbe enlève les grainsTu vas nous jouer l'étudeLa douce étude du chagrinTu vas nous toucher un brinTa guitare plénitudeLibère-nous de nos freinsBrésilien l'amour est rudeVoici l'herbe enlève les grainsTa guitare plénitudeCaresse-lui le nombrilDébarque avec ton Brésil
Brésilien la nuit est belleSous son grand loup de carnavalTa musique me ficelleTel un cordon ombilicalÀ son ventre de cristalDont le pistil n'étincelleQue pour mon bonheur buccalBrésilien la nuit est belleSous son grand loup de carnavalTa musique me ficelleComme un fils à son grésilDébarque avec ton Brésil
Débarque avec ton Brésil

 

Paroliers : Jose Carlos Capinan / Gilberto Passos Gil MoreiraParoles de Brésilien © Universal Mus. Publishing Mgb Brasil Ltd