Textes des chansons de Claude ( lettre S et T ) 23 titres.


SA MAISON

Que tu lui donnes un crayonEt l'enfant bâtit sa maisonQuatre carreaux pour le cielUne cheminée pour Noël
À gauche un pommierPour la tarteA droite un voilierPour qu'on parte
Que tu lui donnes un crayonEt l'enfant bâtit sa maison
À gauche un pommierPour la tarteA droite un voilierPour qu'on parte
Que tu lui donnes un crayonEt l'enfant bâtit sa maison

 

Paroliers : Claude Nougaro / Michel Legrand

SA MAJESTE LE JAZZ

Avec un J de joie
Dans un D de détresse
Un A comme Amérique et l’Afrique au milieu
Et deux Z pour que les cuivres glissent mieux
Ouvrez les gaz
Voici l’Altesse
Laissez passer Sa Majesté le Jazz
Avec un sax ténor
Qui sort de son étui
Comme une pipe d’or
A fumer de la nuit
Un Titanic qui joue de la corne de brume
La trompette de Miles
Epine de la lune
La nostalgie mélangée d’extase

Laissez passer Sa Majesté le Jazz
Avec sa voix blessée
Sous le satin de sa blouse
Avec ses veines bleues tatouées de piquouzes
Ses yeux de goutte d’eau
A déborder les vases
Son dernier chant d’amour
Pour faire table rase
Lady the Blues est aussi son blaze
Laissez passer Sa Majesté le Jazz
Avec un écolier
De craie, de croûtes et d’encre
Devant une T.S.F de mil neuf cent quarante
Qui balance une musique
Venue du fond des tripes
Du fond de l’âme, du fond d’la caisse

Du fond du flip.
Toute la vie dans une phrase

Laissez passer Sa Majesté le Jazz
Laissez passer Sa Majesté le Jazz

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Claude NOUGARO
© LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF

SANGUINE JOLI FRUIT

La fermeture éclair
A glissé sur tes reins
Et tout l'orage heureux
De ton corps amoureux
Au beau milieu de l'ombre
A éclaté soudain
Et ta robe en tombant
Sur le parquet ciré
N'a pas fait plus de bruit
Qu'une écorce d'orange
Tombant sur un tapis
Mais sous nos pieds
Ces petits boutons de nacre
Craquaient comme des pépins

Ô Sanguine joli fruit !
La pointe de ton sein
A tracé tendrement
La ligne de ma chance
Dans le creux de ma main.
Sanguine, joli fruit
Soleil de nuit

 

Musique Henri Crolla

Parole Jacques Prévert


SCHPLAOUCH

Schplaouch !
J'ai plongé dans la vie
En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vie
Comme dans l'eau de la mer
J'ai toussé, j'ai craché
J'ai gueulé comme un âne :
" Au secours ! je me noie "
Personne n'a bronché
Ne m'a tendu de rame
De coquille de noix
Alors tant mieux, tant pis
J'ai appris à nager
Puisque c'était mon rôle
Certains requins m'ont dit :

" On va pas te manger
Mais travaille ton crawl,
Ce sera plus prudent "
J'ai plongé dans la vie
En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vie
Comme dans l'eau de la mer
Et depuis me voilà
Le bouillon sur le dos
Et buvant, c'est amer,
Buvant ici et là
Trois grandes tasses d'eau
Pour un petit bol d'air
Il y a des sirènes
Quelquefois elles m'entraînent
Vers des fonds irisés

Dans leurs bras je bascule
Mais pareils à des bulles
S'envolent nos baisers
De nouveau, je m'enfuis
J'ai plongé dans la vie
En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vie
Comme dans l'eau de la mer
Nageant dans un fauteuil
Des poissons argentés
Me croisent sur ma route
Ils me jettent un sale œil
Quand ils voient arriver
Mes cheveux sur leur soupe
À quoi ça sert ce bain ?
Surveille t on mon style ?

Je me mouille pourquoi ?
Me tendra t on la main
Sur un rivage d'île
En me disant : " C'est toi,
On t'attendait, fiston ! "
J'ai plongé dans la vie
En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vie
J'ai plongé dans la mer
Schplaouch !

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Michel LEGRAND
© WARNER CHAPPELL MUSIC FRANCE,

LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF - 1993

SENSUEL

Je me sens devenir sensuel
Quand je la vois s'avançant sûr d'elle
Mes yeux se font caressants sur elle
Ell' me met sens dessous-dessus elle
Elle est trop belle
On devrait mettre la censure sur elle
Je me sens cent pour cent sensuel
Dès que je pose la main sur elle
Je ne veux pas d'autre manuel
Pour mon éducation sexuelle
Elle est trop belle
On devrait mettre la censure sur elle
Vaut mieux changer de disque
Car je le sais, je risque qu'on me jug'

Licencieux et mêm' libidineux
Et je vais passer pour un mec
Qui ne pens' qu'à ça
Mais comme le jazz provoqu' la danse
Elle, elle provoque l'indécence
Devant ses lignes de statue
Craquent toutes les ligues de vertu
Et de plus en plus
Je me sens devenir sensuel
Quand je la vois s'avançant sûr d'elle
Mes yeux se font caressants sur elle
Ell' me met dessous-dessus elle
Elle est trop belle
On devrait mettre la censure sur elle
Je me sens sensuel
Elle est trop belle
On devrait mettre la censure sur elle

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Hubert GIRAUD
© SEMI, HUBERT GIRAUD - 1964

SERGE ET NATHALIE

En vieille Russie
Vivaient deux amants
Serge et Nathalie
Agés de vingt ans
Ils avaient pour tout trésor
À part leur cœur aimant
Elle, sa chevelure d'or
Lui, sa chaîne d'argent
Cheveux sans un peigne
Comment les coiffer?
Sans montre la chaîne
Pourquoi la porter?
Il y a bien des peignes fins
Des montres en quantité

Mais le marchand tend sa main
Avec quoi le payer?
Et Noël arrive
Sur les amoureux
Nathalie pensive
Serge malheureux
C'est l'époque des présents
Nathalie voudrait bien
Offrir la montre d'argent
Serge le peigne fin
Elle part en cachette
Chez le perruquier
L'homme lui achète
Ses boucles dorées
Puis elle court chez l'horloger
Mais Serge au même instant

Contre un peigne a échangé
Une chaîne d'argent
Ils sont face à face
Avec leurs présents
Mais leur joie se casse
En se regardant
Nathalie sans ses cheveux
Lui sa chaîne envolée
Rient et pleurent tous les deux
Leurs cadeaux à leurs pieds
En vieille Russie
Vivaient deux amants
Serge et Nathalie
Agés de vingt ans
Vous, tous les jeunes amants
Pensez à leur histoire

Car eux si pauvres étaient pourtant
Plus riches que le tsar

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Michel LEGRAND
© WARNER CHAPPELL MUSIC FRANCE, LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF - 1993


SI CIGALE M'ETAIENT CONTEE

Les cigales crissentTandis que le ventSous les feuilles glisseSon archet ferventLes cigales crissent
Les cigales frottentMaracas, crotalesL'endiablé fox-trotDu règne animalLes cigales frottent
Les cigales grattentSur leurs boîtes à rythmesUne sorte d'hymneDe secte idolâtreLes cigales grattent
Un oiseau siffloteÀ parfait escientLes limpides notesQu'adorait MessiaenUn oiseau sifflote
Les cigales raclentLeur vieux rock and rollMiracle! Miracle!Disent les parolesLes cigales raclent
Les cigales nettesComme des CarmenJouent des castagnettesSur leur abdomenLes cigales nettes
Et le vent se pâmeEn longs soubresautsComme une gitaneDans un flamencoEt le vent se pâme
Et le petit ClaudeEst tout épatéD'entendre dans l'AudeLa rhapsodie chaudeQue lui joue l'été

 

Paroliers : Claude Nougaro / Jean-marie Ecay

SING SING SONG 

(SUR LES MOTIFS DE WORK SONG)

1965 super 45t et Album Bidonville

Quand le jour se lève sur Sing-SingOn ne s'inquiète pas pour le tempsQu'il pleuve ou qu'il fasse beau à Sing-SingOn sortira pas pour autantVaut mieux laisser au clou la clé des champsOu sinon ça crache des pruneauxOh Sing-Sing oh Sing-SingTa chanson ta chanson colle à la peau
Quand le jour se lève sur Sing-SingPar contre on s'inquiète pour le tempsLe temps qui reste à tirer à Sing-SingY'a de quoi s'faire des cheveux blancsIl paraît que c'est chouette d'avoir vingt ansOui mais pas derrière des barreauxOh Sing-Sing oh Sing-SingTa chanson ta chanson dure un peu trop
Quand le jour se lève sur Sing-SingEt qu'c'est le dimanche qu'on attendOn va voir l'orchestre de Sing-SingIl faut dire qu'il swingue méchammentL'dernier batteur avait le rythme dans l'sangSur la chaise il fit trois petits sautsOh Sing-Sing oh Sing-SingTa chanson ta chanson chauffe un peu trop
Et quand la nuit tombe sur Sing-SingOn r'voit nos amours dans le tempsOn s'dit qu'on sortira de Sing-SingQuand nos poules n'auront plus de dentsPensent-elles encore à nous en ce momentOu font-elles brûler nos photosOh Sing-Sing oh Sing-SingTa chanson ta chanson a le coeur gros
Ainsi meurt la chanson de Sing-SingJusqu'à demain évidemment

 

Paroliers : Claude Nougaro (adaptation)

Musique Nat Adderley - Oscar Brown Jr

SOEUR ÂME

1971 Album Soeur Âme

Ma sœur, ma sœur
Amante religieuse
Je suis un noceur
Sois-moi miséricordieuse
Emousse mes noirsceurs
Au bain de ta voix
Fais-moi prendre l'ascenseur
Une ultime fois
Ne me descends qu'au dernier étage des étoiles
Là où les murs sont mûrs pour hisser les voiles
Nous y vivrons tous deux
Ambrés de douceur

Sous la main de Dieu
Comme sous la main d'un masseur
Nous y vivrons tous deux
Scintillant de douceur
Sous la main de Dieu
Comme sous la main d'un masseur
Ma sœur âme
Ma sœur

 

Paroles Claude Nougaro (adaptation)

Musique Slide-Hampton


SOURIRE

1979 Album : Nougaro 79

Sourire, sourire, toujours sourire
Même si on te traite de p'tit laid
Sourire, sourire, toujours sourire
Comme si tu buvais du p'tit lait
Sourire, sourire, toujours sourire
Comme un enfant devant l' dessert
Comme un chameau devant l' désert
Sourire, sourire, toujours sourire
Et si tu es dans le cirage
Barbouilles-en ton visage
Tu s'ras noir et tes dents
Brilleront comme des diamants
Sourire, sourire, toujours sourire

Comme Kelly sous la pluie chantant
Sourire comme un piano content
D'avoir Ellington sous la dent
Sourire, sourire, toujours sourire
Comme Don Juan sur un bon coup
Comme Dracula devant un cou
Sourire, sourire, sourire beaucoup
Garde tes larmes étanches
Et fais parler l'arme blanche
De ton cœur virginal
Au mal, ça porte un coup fatal
Sourire, sourire, toujours sourire
Même si on te traite de p'tit laid
Sourire, sourire, toujours sourire
Comme si tu buvais du p'tit lait

Sourire, sourire, toujours sourire
J' peux pas mieux dire

 

Paroles Claude Nougaro 

Musique Prubeck

STRANCES A NEW YORK

1989 Album : Pacifique

Et maintenant que ma voix s'élève...C'est le mot qui convient quand on chante New YorkNew York, hyper réaliste rêveNew York, le king de l'électrochocEt maintenant que ma voix s'élance...C'est le mot adéquat pour écouler mon stockDe rythmes enfouis, d'inextinguibles dansesDe Noureïev à NougarockEt maintenant que ma voix module...C'est le mot qui me vient pour peindre le patchworkDe New York d'aube d'or au rouge crépusculeEt puis la nuit et son brasier de blocksEt maintenant que ma voix soit douce...Si douce que la sirène hurlante des pompiersSe calme en l'entendant et se prenne un tel piedQue le feu de l'enfer devienne bain de mousseEt maintenant que ma voix se taise...La salle s'obscurcit, se lève le rideauDans l'ombre d'un bémol ou la clarté d'un dièseNew York City m'embarque, porte avions ou radeau

 

Paroliers : Claude Nougaro 

Musique Michel Colombier


Lettre : T


TENDRE

1991 Album : Une Voix Dix Doigts

Quand les jours meilleurs se font attendre
La vraie solution c'est de s'entendre
L'un tout contre l'autre pour s'étendre
Et d'être tendre,
Voir les jours monter, les soirs descendre
Voir les flammes devenir des cendres
Et savoir que le mieux à tout prendre
C'est d'être tendre
Tendre l'autre joue quand on s'embrasse l'une
Pondre des poutous comme un prunier des prunes
Se voler dans les plumes à coups de bisous doux
On ne sait pas tout ce que l'on peut apprendre
D'un regard très doux, d'un sourire si tendre
C'est simple à comprendre
Pourtant ça vient l'on ne sait d'où

Quand les jours meilleurs se font attendre
La vraie solution c'est de s'entendre
L'un tout contre l'autre pour s'étendre
Et d'être tendre,
Tendre

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Jean TOOTS THIELEMANS
© LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF, TOOTS MUSIC

TIC TAC

Dans l'horlogerie du monde
J'entends un tic-tac nouveau
Un Temps battant un tempo
Sans aiguilles ni secondes
Sans les heures moribondes
Sans le diable dans la peau
J'entends le tic-tac nouveau
D'une durée qui m'inonde
J 'entend le tic-tac suprême
D'un Temps qui enfin nous aime
Au lieu de nous supprimer
Un Temps qui nous donnera naissance
Dans un Temps nouveau, peut-être

Dans un chant d'éternité

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Maurice VANDER, Loic PONTIEUX,

Jean-marie ECAY, Arnaud DUNOYER DE SEGONZAC, Laurent VERNEREY, Denis BENARROSH
© LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF

TIENT TOI BIEN A MON COEUR

1958 Album : Il y avait une ville

Tiens-toi bien à mon cœur car l'amour ça va, ça va, ça va vite
Accroche-toi bien à mon cœur tout autour de nous le monde est en fuite
L'amour, tu ne savais pas ? Ça pousse tout droit soudain la route nous quitte
D'un mur, un virage et le beau voyage qui vole en éclats
Où va cet amour fou qui nous entraîne avec lui
Traversant des fleuves, des déserts, des jours et les nuits
Avec son train d'enfer nous emmène-t-il dans un paradis ?
Tiens-toi bien à mon cœur car l'amour ça va, ça va, ça va vite

Accroche-toi bien à mon cœur vue à vol d'amour la Terre est petite
Vertigineusement il file arrachant les mots et les marguerites
Comme il fait s'effeuiller les pages froissées de notre roman
Nous n'avons pourtant pas quitté la chambre aux murs gris
Et, serrée tout contre moi, tu te crois à l'abri
Mais en réalité nous sommes perdus dans l'immensité
Garde les yeux fermés, enfin délivrées nos cœurs prendront place
Dans la ronde vermeille que font les soleils tournant dans l'espace

Jusqu'à cet infini où plus rien ne vit où plus rien ne meurt
Nous irons, si tu te tiens bien, si tu te tiens fort, chérie, si tu t'accroches à mon cœur

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Michel Legrand

TOI LA HAUT

1989 Album : Pacifique

Le bon Dieu... vous y croyez, vous ?
Moi parfois, pas beaucoup.
Mais mon père y croyait,
Alors comme mon père est mort,
Je prie mon père…
Toi là-haut, mon père qui es aux cieux,
Moi tout bas à genoux sur un prie-Dieu
Je te vois, j'entends toujours ta voix
Toi là-haut et moi tout bas, on ne se quitte pas
Toi là-haut bonté sans mélange
Baryton d'un opéra d'angeMoi ton fils dans cette vie sans toi
Toi là-haut et moi tout bas
On s'aimera, papa
On s'aimera, papa

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Claude Gaudette


Ô TOULOUSE

1ére version de 1967 Album : Le petit taureau

La différence avec la 2éme version est dans une ligne en rouge modifier entre les années 70/80

et deviendra Toulouse

Qu'il est loin mon pays, qu'il est loinParfois au fond de moi se ranimeL'eau verte du canal du MidiEt la brique rouge des MinimesÔ mon paîs, ô Toulouse, ô ToulouseJe reprends l'avenue vers l'écoleMon cartable est bourré de coups de poings
Ici, si tu cognes, tu gagnesIci, même les mémés aiment la castagneÔ mon paîs, ô ToulouseUn torrent de cailloux roule dans ton accentTa violence bouillonne jusque dans tes violettesOn se traite de con à peine qu'on se traiteIl y a de l'orage dans l'air et pourtantL'église Saint-Sernin illumine le soir
Une fleur de corail que le soleil arroseC'est peut-être pour ça, malgré ton rouge et noirC'est peut-être pour ça qu'on te dit Ville RoseJe revois ton pavé, ô ma cité gasconneTon trottoir éventré sur les tuyaux du gazEst-ce l'Espagne en toi qui pousse un peu sa corneOu serait-ce dans tes tripes une bulle de jazz?Voici le Capitole, j'y arrête mes pas
Les ténors enrhumés tremblaient sous leurs ventousesJ'entends encore l'écho de la voix de papaC'était en ce temps là mon seul chanteur de bluesAujourd'hui, tes buildings grimpent hautA Blagnac, tes avions sont plus beaux
A Blagnac tes avions ronflent grosSi l'un me ramène sur cette villePourrais-je encore y revoir ma pincée de tuilesÔ mon paîs, ô Toulouse, ôhooo Toulouse

 

 

Paroliers : Claude Chevalier / Claude Nougaro /

Paulo Roberto De Oliveira Costa Paroles de Toulouse © Les Editions Du Chiffre Neuf, Sony/

ATV Music Publishing LLC

TOULOUSE TO WIN

1989 Album : Pacifique

Baroque troubadour
A guitare éclectique
Je balance ma voix
Sur le fil d'un lexique
Qui me donne du fil à retordre
Et bien plus
J'ai l'âme basanée
D'un souffle de l’Afrique
Ellington m'a percé d'un rayon magnétique
Hors ma voix étant ma seule voie de salut
Je cherche maintenant des saintes liturgiques
Du côté de la quarante deuxième rue
Toulouse to win
Toulouse toulouse to win
Toulouse to win

Toulouse toulouse to win
Cette musique est née
Du fond de mes minimes
Ce paquebot volant
Illuminé de rythme
Manhattan scintillant
Un arbre de noël
Dans la pénombre bleue
Ces cuivres en sourdine
Ces chanteurs enchaînés
À la beauté d'un hymne
Je les ai autour de moi comme un arc en ciel
Le pygmée occitan a grimpé sur les cimes
Ou neige souplement des flocons de soleil
Toulouse to win
Toulouse toulouse to win

Toulouse to win
Toulouse toulouse to win
La console du son
Nous console du reste
Nous savons qu'il y a
Des bombes sous les vestes
La misère sombre
A couper au couteau
Aux colères qui luisent
Et des ?? Que teste
Des enfants allumés
Par les feux de la peste
Le monde est rempli
De gangsters de Chicago
Enfer et paradis entremêlent leur tresse
Je fabrique mes joies au prix de mes détresses
Comme la môme piaf je repars à zéro

Toulouse to win
Toulouse toulouse to win
Toulouse to win
Toulouse toulouse to win
Toulouse to win
Toulouse toulouse to win
Toulouse to win
Toulouse toulouse to win

 

Paroles : Claude nougaro

Musique : Michel Colombier

TOUT FEU TOUT FEMME

Aucune pluie, aucun orage
Aucune pompe à incendie
N'éteindra ce feu qui ravage
Et consume ma vie
Je brûle, je flambe, je grille, je crame
Dès que je vous vois mes chéries
Je suis tout feu tout femme
Tout feu tout femme
Tout feu tout femme
Si vous me donnez l'eau de votre bouche
Vous mettez de l'huile sur le feu
Si votre regard glacé me douche
Cette douche me brûle encore mieux
À peine une brune aux yeux de braise

Vient elle de m'incinérer
Que je replonge dans la fournaise
D'une blonde cendrée
Jusqu'au dernier tison de l'âme
Toute ma vie je souffrirai
D'être tout feu tout femme
Tout feu tout femme
Tout feu tout femme
Comme la neige, ô toi tu es pure
Fraîche comme une source, pourtant
Eteins moi vite sous tes couvertures
Je suis sur des charbons ardents
J'pourrais tomber dans un cratère
Les flammes me laisseraient froid
Mais que passe la moindre bergère
Et je m'allume déjà

Soyez mes Jeanne d'Arc, mesdames
Montez sur mon bûcher à moi
Qui suis tout feu tout femme
Tout feu tout femme
Tout feu tout femme

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Michel LEGRAND
© WARNER CHAPPELL MUSIC FRANCE,

LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF - 1962


TOUTES LES FILLES M'ONT SUIVI

Toutes les filles du monde m'ont suivi
Comme si j'étais le Messie
Vous n'y croyez pas, mais si, mais si
Toutes elles m'ont suivi qu'est ce qui leur prend ?
Elles m'ont toutes suivi ensorcelées
Sans même savoir où j'allais
Moi je buvais du petit lait
Tout en me demandant qu'est ce que j'en fais ?
Qu'est ce qui me vaut un succès pareil ?
Jamais je n'ai vu tant de merveilles !
Et si je rêve, chut! surtout ne me réveillez pas
Toutes les filles du monde m'ont suivi

Comme si j'étais le Messie
Je les tenais à ma merci
Toutes elles me suivaient en ondulant
Je les ai toutes menées au paradis
Et je leur ai dit : " Mes jolies
C'est ici qu'Adam passait sa vie
Que toutes les Èves foutent le camp ! "

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Maurice VANDER, Michel PORTAL
© EMI MUSIC PUBLISHING FRANCE,

LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF

TOUTES LES MUSIQUES

Toutes les musiques qui sont encore dans les pianos
Tous les poèmes qui sont encore dans les stylos
Toutes les chansons qui sont encore dans l'air, dans l'eau
Je les entends déjà chanter dans le silence
Quand s'avance
Venant vers moi mon bel amour qui me sourit
Presque trop beau pour être vrai mais c'est bien lui
Alors j'entends par delà les jours et les nuits
Chanter, chanter le monde à l'infini
Chaque bonheur a son clavier
Chaque ciel bleu son encrier

Chacun de nous a son poète
Qui aujourd'hui ou bien demain
L'enfermera dans un refrain
Toutes les musiques qui sont encore dans les pianos
Tous les poèmes qui sont encore dans les stylos
Toutes les chansons qui sont encore dans l'air, dans l'eau
Je les entends déjà fredonner dans l'espace
Quand tu passes
Quand nous partons tous deux bras dessus, bras dessous
Et qu'nous laissons nos deux cœurs faire les cent coups
Alors j'entends, tant pis si vous me croyez fou
Chanter, chanter le monde

À cause de nous
Tous les soleils qui sont encore au fond des nuits
Les arcs en ciel qui sont encore au fond des pluies
Les vérités qui sont encore au fond des puits
Je les vois déjà briller quand j'espère
Que notre amour
Sera toujours, plus grand, plus beau
Alors pour toi j'inventerai même s'il le faut
Toutes les musiques
Toutes les musiques
Qui sont encore dans les pianos

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Benjamin WALTER
© WARNER CHAPPELL MUSIC FRANCE,

LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF - 1958

TU DORMIRAS LONGTEMPS

Ma belle au bois dormant
Tu dormiras longtemps
Avant que je ne vienne
Je demande partout
Le grand amour, c'est où ?
Où est elle ma reine ?
Je le demande à tous
Et même à la Grande Ourse,
Je le demande aux chiennes
Personne ne m'entend,
Tu dormiras longtemps
Avant que je ne vienne,
Ma belle au bois dormant
Ma belle au bois dormant
Tu dors depuis cent ans

Tu dors depuis des siècles
Et moi je cours toujours
Et mon corps se fait lourd
Et mon cœur fait des siennes
Je crois qu'il devient fou
Battant les quatre cents coups
Pour des amours malsaines
Toi, là bas, tu m'attends,
Tu dormiras longtemps
Avant que je ne vienne,
Ma belle au bois dormant
Ma belle au bois dormant
Vois, j'ai des cheveux blancs
Regarde, je me traîne
Mon rouleau est au bout
Je suis encore debout
Mais je ne vis qu'à peine

Mon amour, ton château,
C'est trop loin, c'est trop haut
J'en ai marre, je me couche
À mon tour maintenant
D'attendre calmement
Ton baiser sur ma bouche,
Ma belle au bois dormant

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Michel LEGRAND
© EMI MUSIC PUBLISHING FRANCE,

LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF


TCHIN-CHINE

1993 Album : Chansongs

Chine Chine Chine
Je reviens de Chine
Quand Paris me mine
J'mets les turbin's, je m'débine
Chine Chine Chine
J'ai filé en Chine
J'ai trinqué, tchin-tchin
Des tass's de thé au jasmine
Chine Chine Chine
Je reviens de Chine
Ça fait ping-pong-ping
Les yeux ça t'les cligne
C'est pas tellement clean
Mais tu dodelines
Quand la baie d'Hong Kong
La nuit s'illumine

Ça fait GONG !
Chine Chine Chine
Je reviens de Chine
J'ai trinqué tchin-tchin
Du thé au jasmine
Croqué des pim' pim'
Pimentées cuisines
Qui t'allong'nt la tongue
De flamm's aussi longues
Qu'un dragong !
J'ai vu le royaume
De la vie en jaune
Les pagodes rouges où bouge
La dynastie Ming
J'ai visité Xian
J'ai zieuté Guilin
J'ai vu les rouleaux d'vélos

Quand ils font leurs dring dring dring
Chine Chine Chine
J'ai filé en Chine
Quand Paris me mine
J'mets les turbin's, je m'débine
Chine Chine Chine
J'ai filé en Chine
Tamponné, bing bing
Le visa pour Deng Xiaoping
Chine Chine Chine
Je reviens de Chine
J'ai vu des fill's fines
Porcelain's de Chine
Des rond's enfantines
Et mêm' des usines
Qui sans dout' machinent
Des jeux de ma-jong

Qui font BOUNG !
A Macao dans la rade
J'ai dragué Suzy
J'ai taché d'ombres chinoises
Les draps de son lit
J'ai glissé dans l'eau de jade
De la rivière Li
Chine Chine Chine
Je reviens de Chine
Ça fait ping-pong-ping
Les yeux ça t'les cligne
C'est pas tell'ment clean
Mais tu dodelines
Lorsque s'illumine
Dans la nuit Hong Kong
Ça fait GONG!

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Daniel GOYONE
© LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF

TU VERRAS

( adaptation de O QUE SERA A FLOR DA TERRA )

1978 Album Tu verras

Ah, tu verras, tu verras, tout recommencera, tu verras, tu verrasL'amour, c'est fait pour ça, tu verras, tu verrasJe ferai plus le con, j'apprendrai ma leçonSur le bout de tes doigts, tu verras, tu verrasTu auras ta maison avec des tuiles bleuesDes croisées d'hortensias, des palmiers pleins les cieuxDes hivers crépitants près du chat angoraEt je m'endormirai, tu verras, tu verrasLe devoir accompli, couché tout contre toiAvec dans mes greniers, mes caves et mes toitsTous les rêves du monde
Ah, tu verras, tu verras, tout recommencera, tu verras, tu verrasLa vie, c'est fait pour ça, tu verras, tu verrasTu verras mon stylo emplumé de soleilNeiger sur le papier l'archange du réveilJe me réveillerai, tu verras, tu verrasTout rayé de soleil, Ah! le joli forçatEt j'irai réveiller le bonheur dans ses drapsJe crèverai son sommeil, tu verras, tu verrasJe crèverai le sommier, tu verras, tu verrasEn t'inventant l'amour dans le coeur de mes brasJusqu'au matin du monde
Ah, tu verras, tu verras, tout recommencera, tu verras, tu verrasLe diable est fait pour ça, tu verras, tu verrasJe ferai le voyou, tu verras, tu verrasJe boirai comme un trou et qui vivra mourraTu me ramassera dans tes yeux de roséeEt je t'insulterai dans du verre briséJe serai fou furieux, tu verras, tu verrasContre toi, contre tous et surtout contre moiLa porte de mon coeur grondera, sauteraCar la poudre et la foudre c'est fait pour que les ratsEnvahissent le monde
Ah, tu verras, tu verras, tout recommencera, tu verras, tu verrasMozart est fait pour ça, tu verras, entendrasTu verras notre enfant étoilé de sueurS'endormir gentiment à l'ombre de ses soeursEt revenir vers nous sautillant de vigueurTu verras, mon amie, dans les eaux de mes brasCraquer du fin bonheur de se sentir aidéTu me verras, chérie, allumé des clartésEt tu verras tous ceux qu'on croyait décédésReprendre souffle et vie dans la chair de ma voixJusqu'à la fin du monde
Ah, tu verras, tu verras

 

 

Paroliers :  Claude Nougaro (adaptation)

Musique : Chico Buarque de Hollanda