Textes des chansons de Claude ( lettre Q et R ) 12 titres


QUAND FREDDY EST PARTI

Tous les accordéons
De tous les accordéonistes
Ont eu des sanglots longs
Quand Freddy est parti
Une lame de fond
A balayé la ronde piste
Où valser était bon
Quand Freddy est parti
Seule, une fille aux cheveux roux
Comme clouée sur une roue
Continue à tourner, tourner,
Avec ses bras derrière son cou
Tourner, tourner, dans ses cheveux roux
Comme un soleil soudain devenu fou
Comme un soleil étreignant la nuit

La fille tourne étreignant celui
Celui qui pour les autres a des ailes
Mais pas pour elle, non pas pour elle
Non tu n'es pas mort, mon Freddy, non, non, dis
Tous les accordéons
De tous les accordéonistes
Ont eu des sanglots longs
Quand Freddy est parti
Une lame de fond
A balayé la ronde piste
Où valser était bon
Quand Freddy est parti
Seule une fille aux cheveux roux
Comme clouée sur une roue
Continue à tourner, tourner,
Avec ses mains autour de son cou

Tourner, tourner dans ses cheveux roux
Dans un désert qui flambe et qui bout
Comme un soleil étreignant la nuit
La fille tourne étreignant celui
Celui qui pour les autres est mortel
Mais pas pour elle, non, pas pour elle :
"Non tu n'es pas mort, mon Freddy, non, non, dis
Non Freddy, tu n'es pas mort
Tu es en chair, tu es en or,
Tu es en os, tu es en vie,
Continue à jouer, Freddy
L'accordéon quand tu le touches
C'est comme un cœur, c'est comme une bouche,
C'est comme une queue, comme une queue de paon
Qui fait la roue au fond de mon ventre
Ça me fait tressaillir toutes mes étoiles
Ça me fait gonfler toutes mes voiles
Comme si j'étais un trois mâts, comme si...

Joue, joue, jouis !
Tous les accordéons
De tous les accordéonistes
Ont eu des sanglots longs
Quand Freddy est parti
Une lame de fond
A balayé la ronde piste
Où valser était bon
Quand Freddy est parti

 

Paroles de Claude NOUGARO
Musique de Maurice VANDER
© LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF - 1978

QUASIMODO

Elle dansait avec sa chèvre
Sabots, castagnettes d'argent
Dans l'anneau noirâtre des gens
Qui l'aspirait comme une lèvre
Mais aussi tout là haut, là haut
La regardaient maintes gargouilles
Regards de pierre... L'un se mouille
C' est l'œil bleu de Quasimodo
Et le bossu d'un pas qui cloche
S'en va sonner un chant de cloches
Et ding ding ding pour la divine
Et dingue dingue dingue dingue et levain
Et ding dingue dong
Au gros bourdon carillonnons !
Longs cheveux noirs et poils de neige
Au pied des tours dansent en rond
Quasimodo de son balcon
Bavant de joie suit leur manège
" On m'a menti, dit-il tout bas
À moins que le monde ne change
Car s'il n'existe qu'un seul ange
Il n'est point au ciel mais en bas "
L'adoration dans son poitrail
L'illumine comme un vitrail

 

Paroles: Maurice VANDER, Claude NOUGARO

Lyrics

© MUSIC SALES CORPORATION,

LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF


 Quatre Ou Cinq Jours

    Tu veux la chanson d'amour
    Qui ne serait que la tienne
    Eh bien qu'à cela ne tienne
    Donne moi quatre ou cinq jours
    Le temps de penser à toute
    La grâce que tu m'as donnée
    Et ma chanson se met en route
    Vers le cœur de ma bien aimée

    Tu veux la chanson d'amour
    Nouvelle et pourtant ancienne
    Comme une vague de velours
    En dentelle de Valenciennes
    Tu veux la chanson d'amour
    Qui ne serait que la tienne
    Eh bien qu'à cela ne tienne
    Donne moi quatre ou cinq jours
    Le temps de penser à toute
    La grâce que tu m'as donnée
    Et ma chanson se met en route
    Vers le cœur de ma bien aimée

    Tu veux la chanson d'amour
    Nouvelle et pourtant ancienne
    Comme une vague de velours
    En dentelle de Valenciennes
    Le temps de fermer les yeux
    Sur le seuil de ton visage
    Et je devrais te chanter mieux
    Qu'un troubadour du moyen âge

    Là là là là
    Là là là là là là
    Tant que tu es là ça va
    Tant que tu es là ma vie
    Ne vit que pour une envie
    C'est que tu sois là
    C'est que tu sois là
    Là là là là
    C'est que tu sois là là là là

    Tu veux la chanson d'amour
    Qui ne serait que la tienne
    Eh bien qu'à cela ne tienne
    Dans le désert sous la lune
    Le temps de te voir sourire
    Et ta chanson va tressaillir
    Comme une source sur les dunes

    Donne moi, donne moi
    Quatre ou cinq jours[
    Le temps de fermer les yeux
    Sur le seuil de ton visage
    Et je devrais te chanter mieux
    Qu'un troubadour du moyen âge

    Là là là là
    Là là là là là là
    Tant que tu es là ça va
    Tant que tu es là ma vie
    Ne vit que pour une envie
    C'est que tu sois là
    C'est que tu sois là
    Là là là là
    C'est que tu sois là là là là

    Tu veux la chanson d'amour
    Qui ne serait que la tienne
    Eh bien qu'à cela ne tienne
    Dans le désert sous la lune
    Le temps de te voir sourire
    Et ta chanson va tressaillir
    Comme une source sur les dunes

    Donne moi, donne moi
    Quatre ou cinq jours

     

    Paroles de Claude Nougaro

    Musique de Daniel Goyone

    Les éditions  du chiffre neuf 1989

    QUATRE BOULLES DE CUIR

    Quatre boules de cuir tournent dans la lumièreDe ton œil électrique, Boxe, Boxe,Ô déesse de pierreQuatre boules de cuir, mes poings contre les siens,Moi le jeune puncheur, Boxe, Boxe,Lui, le vieux Kid MarinKid Marin c'est un grand et Dieu sait que je l'aimeMais ses gants et mes gants ne pensent pas de memeÔ déesse de pierre, pour atteindre ton cœur,Il n'est qu'une manière, Boxe, Boxe,Il faut etre vainqueur
    Quatre boules de cuir sur quatre pieds de guerreBombardent le plexus, Boxe, Boxe,L'angle du maxillaireQuatre boules de cuir dans la cage du ringSon crochet je l'encaisse,Il esquive mon swingKid Marin, j'en ai marre de notre réunionJe vais te faire voir
    Qui des deux est championQuatre boules de cuir et soudain deux qui roulentRépandant leurs châtaignesDans le cri de la foule
    La joue sur le tapis, j'aperçois les chaussettesDe l'arbitre là haut4, 5, 6, 7Enfant je m'endormais sur des K.O. de rêveEt c'est moi qu'on soutientEt c'est moi qu'on soulèveEt voici les vestiaires, on débande mes mainsKid Marin vient me voir, ca ira mieux demain
    Ô déesse de pierre, je prendrai ma revancheEt j'aurai ton sourire, comme une maison blancheOui, j'aurai ton sourire, point final de mes poingsMeme si dans les coins, Boxe, Boxe,J'y vois encore luire,Quatre boules de cuir.

    Paroliers : Claude NOUGARO / Maurice VANDER
    Paroles de Quatre Boules de cuir © Les Editions Du Chiffre Neuf, Music Sales Corporation, Sony/ATV Music Publishing LLC

     

     

     

     


    Lettre: R


    RAP IDYLLIQUE

    Elle se promène dans la ville
    Il la suit car elle est belle
    Elle dans la foule se faufile
    Il la poursuit de plus belle
    Elle alors s'arrête pile
    Il lève les yeux au ciel
    Elle et il, il et elle
    Elle lui dit: "C'est inutile"
    Il bégaie: "Mademoiselle"
    Elle dit: "Laissez moi tranquille"
    Il répond: "Vous êtes si belle"
    Elle perd son air hostile
    Il sent qu'elle se dégèle
    Elle et il, il et elle
    Elle se met à battre des cils
    Il se sent pousser des ailes
    Elle lui trouve un air viril
    Il lui chante sa ritournelle
    Elle s' dit: "Ainsi soit il"
    Il s' dit: "Ainsi soit elle"
    Allélou elle et il, il et elle
    Elle habilement tire les fils
    Il est maintenant fou d'elle
    Elle le tourne sur le gril
    Il lui cherche alors querelle
    Elle: "Des ils, il y en a mille"
    Il: "Et des elles à la pelle"
    Elle a la larme facile

    Il s'met à genoux devant elle
    Elle évidemment jubile
    Il promet d'être fidèle
    Elle promet d'être docile
    Il froisse un peu ses dentelles
    C'est le rap idyllique
    De l'idylle éternelle
    D'elle et d'il, d'il et d'elle
    C'est le rap idyllique
    De l'idylle éternelle
    Ils partent en lune de miel
    D'aile en aile, d'île en île
    Ils auront des ribambelles
    D'elles et d'ils, d'ils et d'elles, d'elles et d'ils, d'ils et d'elles

     

    Paroles de Claude NOUGARO
    Musique de Claude NOUGARO
    © LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF - 1993

    RIMES

    J'aime la vie quand elle rime à quelque choseJ'aime les épines quand elles riment avec la roseJ'aimerais même la mort si j'en sais la cause
    Rimes ou prose
    J'aime ma chanson quand elle rime avec ta boucheComme les ponts de Paris avec bateau-moucheEt la perle des pleurs avec l'œil des biches
    Rimes tristes
    J'aime les manèges quand ils riment avec la neigeJ'aime les nains qui riment avec Blanche-NeigeRimons rimons tous les deuxRimons rimons si tu veuxMême si c'est pas des rimes richesArrimons-nous on s'en fiche
    J'aime les manèges quand ils riment avec la neigeJ'aime les nains qui riment avec Blanche-NeigeRimons rimons tous les deuxRimons rimons si tu veuxMême si c'est pas des rimes richesArrimons-nous on s'en fiche
    J'aime la vie quand elle rime à quelque choseJ'aime les épines quand elles riment avec la roseJ'aimerais même la mort si j'en sais la cause
    Rimes ou prose
    J'aime ma chanson quand elle rime avec ta boucheComme les ponts de Paris avec bateau-moucheEt la perle des pleurs avec l'œil des biches
    Rimes tristes
    J'aime les manèges quand ils riment avec la neigeJ'aime les nains qui riment avec Blanche-NeigeRimons rimons tous les deuxRimons rimons si tu veuxMême si c'est pas des rimes richesArrimons-nous on s'en fiche
    J'aime la vie quand elle rime à quelque choseJ'aime les épines quand elles riment avec la roseRimons rimons belle dameRimons rimons jusqu'à l'âmeEt que ma poésieRime à ta peau aussi

     

    Paroliers : Claude Nougaro / Aldo Romano

    ROCK A RENAUD

    Il porte un nom de bagnole
    Mais il préfère les bateaux
    En c’qui concerne la fiole
    Y a du Viking et y a du poulbot
    Autour du cou l’chiffon rouge
    Le p’tit foulard sec noué
    Que son grand-père lui a donné
    Paraît qu’son grand-père, c’était un rouge
    Un homme taillé comme un roc
    Belle gueule et fière mine
    Qu’avait longtemps joué du rock
    Avec sa pioche pioche pioche dans la mine
    Il est tatoué, vous savez
    Les yeux savamment délavés
    Le p’tit prince du gros pavé
    Il nous raconte ses patrouilles
    Vous sentez la rime venir
    C’est vrai, l’a pas froid aux couilles
    Renaud, il a de qui tenir
    Il fait des raids dans les zones
    Il disparaît dans des fugues
    Se glisse comme un chat jaune
    Dans un décor de poubelles qui fument
    Il porte un nom d’chevalier
    Comme dans les contes médiévaux
    D’seigneur qui se fait saigner
    Quand sonne le cor à Roncevaux
    Il est tatoué, vous savez
    Les yeux savamment délavés
    Le p’tit prince du gros pavé
    Sa guitare en as de pique
    Il casse le carreau des cœurs
    Gagne un trèfle astronomique
    Avec ses gros tubes vélomoteurs
    Mais c’Bonaparte destroy
    Le v’là rev’nu tout cocoy
    Lorsque dans ses bras se love
    Sa Lolita sans Nabokov
    Alors il change de refrain
    Il a son âme sous la main
    L’voyou devant sa voyelle
    Par une flèche d’arc-en-ciel
    Se sent le cœur transpercé
    Ainsi s’poursuit l’odyssée
    D’messire Renaud Séchan
    A qui j’dédie ce chant
    Il est tatoué, vous savez
    Les yeux savamment délavés
    Il en pince pour les pavés

     

    Paroles: Claude Nougaro

    Composer: Richard Galliano


    RUE SAINT DENIS

    A minuit, je sucre des fraises
    J’ai la feuille de vigne embrasée
    Je me lève, je pèse mon pèze
    Rue Saint-Denis, y a bon baiser
    Pas besoin d’être une sorcière
    Pour avoir un manche à balai
    J’en ai un qui me dit: - Poussière!
    Tu iras où je veux aller
    Il me nargue, il me tarabuste
    M’enfournant dans ses réacteurs
    Ce relatif petit arbuste
    S’enracine au fond de mon cœur
    Que désigne-t-il cet index
    Pointé toujours vers l’azimut
    Comme si le ciel avait un sexe
    Comme si Dieu même était en rut?
    Alors à minuit, moi je mange
    De la femme avec mon bec tendu
    Oui, j’en venge comme on se venge
    D’être un ange trop mal foutu
    D’avoir là, sous cette ceinture
    Ah non! ça n’est pas élégant!
    D’avoir là, qui dure, qui dure
    Ce doigt borgne obsédé de gant
    A minuit, je mange de l’homme
    C’est mon métier, c’est mon destin
    C’est comme du sucre de pomme
    C’est mon sentier, c’est mon festin
    A minuit je mange du jouine
    Et du vieil, et de l’entredous
    Je suis une groigne, une fouine
    Un, un, je les mangerai tous
    A minuit, je mange mon fisse
    Et mon père et le chancelier
    Le sang tout blanc du maléfice
    A faim de se multiplier
    Les hommes naissent sur les berges
    Du val de morts, dans tous les choux
    Rouges, dans le genou des vierges
    Comme du blé, comme des fous...
    Alors à minuit, moi je mange
    De l’homme, je croque grandes dents
    Je bouffe le ruban orange
    Et les souvenirs obsédants
    Je mange la tête et le foie
    Le jeu, le crime, le devoir
    J’ouvre bien ma gueule qu’on voie
    Que dedans nul ciel n’est à voir

     

    Paroles de Claude NOUGARO, Jacques AUDIBERTI
    Musique de Claude NOUGARO, Maurice VANDER
    © LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF

    RYTHM'N  FLOUZE

    L'compte en banque à zéro
    Ton jazz band bande velpeau
    Tu t'sens mal dans ta peau
    Y a d'la mouise dans ton show
    Ton showbiz tomb' de haut
    Alaska météo
    Aïe rythm'flouze
    Aïe rythm'flouze
    Y a du gaz dans ton eau
    Plus qu'ta peau sur les os
    Désolant mélodrame
    S.O.S. à Soho
    Pauvre mélomane
    T'as plus qu'ton walkman

    Al Jarreau
    Fais moi ton bel canto
    Tiens moi l'oreille au chaud ou j'cane
    Chaka Khan
    Sors moi d'la bouse
    Du rythm'flouze
    Tout s'en va à vau l'eau
    À vue d'œil t'es K. O.
    Tu titubes sur tes cannes
    Y t'faudrait un micro
    Pour planter tes crocs
    Un tube où tu clames
    Chaka Khan
    Sors moi ton bel organe
    Fais moi planer tes gammes là haut

    Al Jarreau
    Tire moi d'la bouse
    Du Rythm'Flouze
    Puis tu sors du studio
    T'es toujours top niveau
    Chaka Khan Al Jarreau
    Un concert à Tokyo
    Puis Paris par Pan Am
    Al Jarreau Chaka Khan

     

    Paroles de Claude NOUGARO
    Musique de Philippe SAISSE
    © LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF, S

    EN SAISSE TIONAL MUSIC

    REUNION

    Un dernier mot pour toi avant de m'endormir
    Avec ton nom sur mon haleine
    Un dernier mot pour toi avant de m'endormir
    Comme un enfant suçant sa laine
    Dans la piscine allumée de mes souvenirs
    Tu plonges encore, brune sirène
    Tes orteils font mousser un sillage de saphir
    Ma sous marine ma souveraine
    Chaque nuit loin de toi la nuit me fait gémir
    Chaque jour loin de toi le jour se lève à peine
    Dans les lignes de mon avenir
    Ta main est écrite dans la mienne
    Sans toi c'est un exil, c'est une île Sainte Hélène

    Ô ma lointaine longue à venir
    Invente moi encore une île mauricienne
    Une Réunion pour nous unir
    Chaque nuit loin de toi la nuit me fait gémir
    Chaque jour loin de toi le jour se lève à peine
    Reviens mon aile légère chaîne
    Enchaîne moi à tes soupirs
    Un dernier mot pour toi avant de m'endormir
    Avec ton nom sur mon haleine
    Un dernier mot pour toi avant de m'endormir
    Comme un enfant suçant sa laine
    Ma Réunion, ma Sainte Hélène

     

    Paroles de Claude NOUGARO
    Musique de Maurice VANDER
    © LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF - 1984


    RUE DE DOUAI

    1981 Album : Au New Morning

    Si tu patrouilles rue de Douai
    Tu risques de voir apparaître
    Un être beau comme la nuit
    Qui sort d'une serrurerie
    Tout d'abord ton regard vacille
    Est ce un garçon, est ce une fille
    Garçon de face mais de fesses
    C'est une femme que tu suis
    Et sa démarche souveraine
    Va d'un pas calme mais si long
    Que toi, tu cours sur ses talons
    Jusqu'au 9 de la rue Fontaine
    Où disparaît son pantalon
    Fin du couplet, vient le refrain
    De cette chanson, chanson à suivre

    Avec des chaleurs dans les reins
    Devant le 9, vieux, tu salives
    En attendant qu'elle revienne
    Pour baver le couplet deuxième
    Et l'être en effet reparaît
    Complet viril, longue perruque
    Car elle met des cheveux raides
    Sur son cerveau fleurant crépu
    Et son pas de nouveau déploie
    La vitesse lente du rêve
    Et toi, derrière, marche ou crève
    Elle t'a vu elle te voit
    Elle te voit avec son dos
    Qui vole dans la rue Fontaine
    Et l'on dirait une fontaine
    Qui ne veut pas te donner d'eau
    Et le trottoir lui sert de traîne

    Nous passons au second refrain
    De cette rengaine équivoque
    Nous marchons là sur un terrain
    Où l'on se perd mais tu t'en moques
    Quoi qu'il en soit et qu'il advienne
    Entrons dans le couplet troisième
    Mais hélas tu n'es pas doué
    Pour aborder les créatures
    Serait ce dans la rue de Douai
    Devant une serrurerie
    " Elle est partie avec sa clé
    Et ne s'exprime qu'en anglais "
    M'a dit plus tard la serrurière
    Ce qui augmente les barrières
    Dois je encore la suivre et vers où
    Abandonnons ces filatures

    Ces improbables aventures
    Ces clés coincées dans les serrures
    Et ces histoires de verrous

     

    Paroles de Claude NOUGARO
    Musique de Aldo ROMANO
    © LES EDITIONS DU CHIFFRE NEUF

    REGARDE MOI

    Regarde qui je suis
    Regarde-moi
    Mon portrait le voici :
    Un enfant sale
    Tout barbouillé de nuit
    Mais dans ma nuit à moi
    Il n'y a pas d'étoiles
    Sur moi l'ombre s'étale
    Et rien ne luit
    Toi qui m'aimas
    Qui éclairas ma vie
    Oh, toi qui m'aimes
    Même encore aujourd'hui
    Regarde-moi
    Regarde qui je suis

    Oui, regarde mes yeux
    Qui n'ont su que noircir
    Ce qui était bleu
    Regarde ma bouche
    Qui ne sait que trahir
    Les mots qu'elle touche
    Regarde mes mains
    Qui n'ont jamais rien construit
    Rien
    Rien !
    Écoute-moi
    Va-t'en, je t'en supplie
    Oui, laisse-moi
    Je vais gâcher ta vie
    Te faire mal
    Et j'aurai tout détruit

    Car ton regard
    Si pur de tout reproche
    Est le seul, le seul miroir
    Où je ne sois pas trop moche
    Où je puisse encore me voir
    Regarde-moi
    Regarde-moi
    Regarde-moi

     

    Parole Claude Nougaro Compositeur Hubert Yves Adrien Giraud