Textes et chansons de Claude ( lettre la-v à les c ) 19 textes.

LA VIE C'EST BEAU VA

La vie, c’est beau, c’est beau vaLa vie c’est beau parfoisLa vie, c’est beau, c’est beau vaC’est beau par chaud par froidEn mosaïque par ci par làOu en musique par si par laLa vie c’est beau, c’est beau parfoisLa vie c’est beau, va.
La vie, c’est beau, c’est beau vaC’est beau par elle et toiQuand ça fleurit à tout vaQuand l’amour fait le poidsLe poids léger à partagerEt tout le reste à dégagerLa vie c’est beau, par elle et toiLa vie c’est beau, va.
La vie, c’est beau, c’est beau vaQuand tu n’en reviens pasTellement c’est bon, c’est beau çaComme une bossa novaUne nouvelle surnaturelleMaria Callas dans la ToscaUn violoncelle, le cinémaLa vie c’est beau va.
La vie, c’est beau, c’est beau vaC’est beau parfois par moiSe mésestimer, faut pasMême dans les faux pasQui font bobo, les gros défauts,Les gros défauts p’t-être qu’il en fautL’en faut pourquoi je ne sais pasBut la vie, c’est beau va.

 

Paroliers : Aldo ROMANO / Claude NOUGARO

Paroles de La vie c’est beau va © Les Editions Du Chiffre Neuf, Music Sales Corporation

LA VIE EN NOIR

Y en a qui voient la vie en roseMoi y en a voir la vie en noirEst-ce le monde? une overdoseD’horreurs diverses, de désespoirsOu bien l’effet d’une névroseDés le départ, va-t’en savoir...Y en a qui voient la vie en roseMoi y en a voir la vie en noir.
Y en a qui nagent dans l’eau de roseChacun sa bulle dans l’aquariumChacun de nous cherche sa cause,Sa religion, son opiumJ’ai cherché des métamorphoses,Des alambics trop biscornusJe voulais voir la vie en roseEt c’est en noir que je l’ai vue.
J’appartiens aux inguérissablesAux affamés d’un abreuvoirOu parmi les dunes de sableOn boit l’étoile jusqu’à plus soifLe noir ça va bien aux étoilesLes araignées de l’EternelY en a qui voient la vie en roseMoi c’est en noir, au septième ciel.

 

Paroliers : Claude NOUGARO 

Paroles de La Vie en noir © Les Editions Miss Terre

LADY LIBERTY

On la voit de loinDressée sur son îleAvec dans le poingSa torche érectilePlus on l'approchePlus le coeur vous batDieu qu'elle est hauteSurtout vue d'en basSon corps de cuivreEst d'un vert très douxPuis il faut suivreLa queue des toutousPour visiterDes pieds à la tèteLa LibertéLa grande muette.
Faut monter monterMonter monterPour visiter la Liberté monterFaut monter sous ses dessous d'acier.Faut monter monterMonter monterPour visiter la Liberté chérieII faut monter Lady Liberty.
Monté montéJ'ai monté sans finMonté dans le ventreMonté jusqu'aux seinsEt dans ses yeuxD'où l'on voit le portJ'ai pleuré toutesLes larmes de son corps.
Faut monter monterMonter monter ...

Paroliers : Claude Nougaro / Philippe P. Saisse / Philippe Saisse
Paroles de Lady Liberty © Les Editions Du Chiffre Neuf, Music Sales Corporation, Sen Saisse Tional Music, Universal Music Publishing Group

LANGUE DE BOIS

La langue de bois, la langue de boisPour dire qu’on triche avec les motsPour dire qu’on ment et de surcroîtQu’on insulte aussi les ormeauxFaut-il que l’homme soit macabrePour blasphémer la langue d’arbreLa langue du bois.
La langue de bois, la langue de boisPour désigner paroles vainesC’est insulter ma fibre à moiLa sève vivant dans mes veinesJactez, beaux messieurs, sans remordsVous valez pas un sycomoreLa langue du bois.
Les arbres parlent plusieurs languesSelon l’essence, le ciel, l’endroitLe bois de l’un prononce mangueLe bois de l’autre dicte la noixEt quand ses branches se déchaînentQuoi de plus beau qu’un bois d’ébèneQui offre le fruit de la joie.
Petit chanteur à la croix de moiDe la croix de moi dont on fait les arbresAux quatre bouts de moi veinés comme du marbreEt de toutes mes feuilles dont je connais le poidsDes branches aux racinesDe la base à la cimeJe chante ma langue de boisPerché sur du Racine.

 

 

Paroliers : Claude NOUGARO / Yvan Cassar Paroles de Langue de bois © Les Editions Miss Terre, YVAN CASSAR (à compte d'auteur)

LE CHANT DU DESERT

Dans le désert du papier blancMes vieux chameaux de mots naviguentCroisant parfois les ossementsD'un poème mort de fatigueJ'ai soifBédouin brûlé par l'aveuglantNéon d'un néant, sèche doucheJe marche, marche, m'ensablantUn bâillon d'encre sur la boucheJ'ai soifIl est des bouches oasisTout enchantées de phrases fraîchesLa mienne suce le suppliceD'une langue qui se dessèchePourquoi me suis je, ah là làAventuré parmi ces dunes?Croyais je y rencontrer Allah,Son burnous en bure de lune?Il m'aurait dit: " Ta soif me plaîtVoici ma gourde d'eau mentale "Alors j'eusse bu les coupletsD'une chanson fondamentaleUne chanson à l'infiniD'un souffle neuf brisant ces nocesQui nous font naître dans un nidHalluciné de becs férocesUne chanson puisée ailleursQu'à la litanie de nos plaintesMêlée aux hymnes fossoyeursDans le poumon des guerres saintesUne chanson calmant la soifDe nos soifs enfin inondéesOui qu'une pluie enfin nous coiffeD'une chevelure d'idéesIdées dictées pour en sortirDe nos mariages et leurs divorces,De nos bourreaux et leurs martyrs,De nos contrats et leurs entorsesDe nos salam, salamalecsAu sommet sec de nos puissancesQuand nos enfants claquent du becDans la patrie de l'innocenceJ'ai soif, soifEt me voici là devant vousFrères humains, but de ma courseLes doigts tendus comme des trousVers la lumière d'une sourceJ'ai soifSource, chant sourceJaillis, jaillis, jaillis...

 

Paroliers : Claude Nougaro / Eddy Louiss

LE CHAT

Chaque fois que j'ai affaire aux sourisJ'ai envie de donner ma langue au chatLes souris, vous l'savez, je les chérisJe les adore mais dès que j'avance làPat pat pat pat patatras

La dernière en date qui m'ait souriElle était rose comme la fleur du pecherAussi sec j'y vais de mon pot pourriMiaou j'y ronronne un couplet bien trousséPat pat pat pat pas tricher

-Viens, c'est bath, sous ma patteAh! mais qu'est-ce que j'avais pas fait là!Elle sort ses griffes:-Ramène pas ta fraise raminagross'bit'-Ramina quoi? Qu'est-ce que vous dit's-J'ai dit: bas les pattes phallocatEt là-dessus je la revois pas plus tard qu'hierAvec un vieux matou-vu de gouttièrePat pat pat patibulaire

Un escogriffeUn trafiquant de poubellesEt qui persifleEn se tapant les bluebellsToutes les plus bellesLes voilà électrisées

Par ce mal raséCet affreux minetCommence à me minerDevant mon pifIl les allonge une à uneEcorché vifJe miaule sous la luneJ'en perds pas uneDe leur charivariBande de pourrisFaites vos cochonneriesEn catiminiVach's j'en cracheMes moustaches

Aussi si je vire un peu misogyneVous conviendrez que la chose s'expliqueElles me foutent les blues avec son blue jeansJ'en suis devenu un cat pathologiquePat pat pat pat pathétique

Chaque fois que j'ai affaire aux sourisJ'ai envie de donner ma langue au chatLes souris, vous le savez, je les chérisJe les adore mais dès que j'avance laPat pat pat pat patatrasPat pat pat pat patatrasPat pat pat pat patatras


LE CINEMA

Sur l’écran noir de mes nuits blanches,
Moi je me fais du cinéma
Sans pognon et sans caméra,
Bardot peut partir en vacances:
Ma vedette, c’est toujours toi.
Pour te dire que je t’aime, rien à faire, je flanche:
J’ai du cœur mais pas d’estomac
C’est pourquoi je prends ma revanche
Sur l’écran noir de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma.
D’abord un gros plan sur tes hanches
Puis un travelling-panorama
Sur ta poitrine grand format,
Voilà comment mon film commence,
Souriant je m’avance vers toi.
Un mètre quatre-vingts, des biceps plein les manches,
Je crève l’écran de mes nuits blanches
Où je me fais du cinéma,
Te voilà déjà dans mes bras,
Le lit arrive en avalanche...
Sur l’écran noir de mes nuits blanches,
Où je me fais du cinéma,
Une fois, deux fois, dix fois, vingt fois
Je recommence la séquence
Où tu me tombes dans les bras...
Je tourne tous les soirs, y compris le dimanche,
Parfois on sonne; j’ouvre: c’est toi!
Vais-je te prendre par les hanches
Comme sur l’écran de mes nuits blanches?
Non: je te dis "comment ça va?"
Et je t’emmène au cinéma...

 

Adaptateur Michel Legrand

Compositeur Michel Legrand

Auteur Claude Nougaro

Éditeurs Warner Chappell Music France , 

Les Editions Du Chiffre Neuf

LE COQ ET LA PENDULE

Dans une ferme du PoitouUn coq aimait une penduleTous les goûts sont dans la nature...D\'ailleurs ce coq avait bon goûtCar la pendule était fort belleEt son tic tac si doux si douxQue le temps ne pensait surtoutQu\'à passer son temps auprès d\'elleDans une ferme du PoitouUn coq aimait une penduleDe l\'aube jusqu\'au crépusculeEt même la nuit comme un hibouL\'amour le rendant coqtambuleDes cocoricos plein le couLe coq rêvait à sa penduleDu Poitou
Dans une ferme du PoitouUn coq aimait une penduleÇa faisait des conciliabulesChez les cocottes en courroux\" Qu\'est ce que c\'est que ce coq, ce cocktail,Ce drôle d\'oiseau, ce vieux coucouQui nous méprise et qui ne nousDonne jamais un petit coup dans l\'aile ? \"Dans une ferme du PoitouUn coq aimait une penduleAh, mesdames, vous parlez d\'un jules !Le voilà qui chante à genoux:\" Ô ma pendule je t\'adoreAh ! laisse moi te faire la cour,Tu es ma poule aux heures d\'orMon amour \"
Dans une ferme du PoitouUn coq aimait une penduleIl est temps de venir à boutDe cette fable ridicule,De cette crête à testiculesQui chante l\'aurore à minuit\" Il avance ou bien je recule \"Se disait notre horlogerieQui trottinait sur son cadranDu bout de ses talons aiguillesEn écoutant son don JuanLui seriner sa séguedillePour imaginer son trépasPoint n\'est besoin d\'être devinLa pendule sonne l\'heure du repasCoq au vinDans une ferme du PoitouUn coq aimait une pendule

Paroliers : Claude NOUGARO / Maurice VANDER
Paroles de Le Coq et la Pendule
© Les Editions Du Chiffre Neuf

LE CRI DE TARZAN

Vieux Tarzan déchuHas been de la liane,Ma guenon n'est plusAi perdu ma Jane
Vieux Tarzan groggyEn deuil jusqu'aux onglesJ'ai perdu mon cri,J'ai perdu ma jungle
Ils m'ont tout tuéPar tonnes d'ivoire,Éléphants sacrés,Massacré mémoire
Et tous mes gorillesLes ont fusillésToute la familleÀ balles blindées
Mes hippopotames,Mes crocos géants,Des sacs pour les damesQui ont de l'argent
Ils ont déciméOu bien mis au zooLe chant des pygmées,Celui des oiseaux
Mon studio zébréAu sommet de l'arbreIls me l'ont sabréPour une autostrade
Ma Jane est partieAu bras de l'un d'euxJ'ai poussé mon cri,Le dernier, d'adieu
Quand ils m'ont tiréAvec plus d'adresse,Je me suis tiréSans laisser d'adresse
Oui, Tarzan n'est plusAlors, mes cocos,Vous m'avez pas vuSurtout, pas un mot

 

Paroliers : Claude NOUGARO / Michel COLOMBIER Paroles de Le Cri de Tarzan

© Les Editions Du Chiffre Neuf, Music

Sales Corporation


LE CYCLE AMEN

AmenAmen, amen, amenAmenAmen, amen, amenJ'ai rêvéQue le ciel disait amenA chacun d'mes souhaitsAmen,Amen, amen, amenAmenAmen, amen, amenEt voilàQue le ciel disait amenA chacun d'mes souhaitsAtchoum!Bazéquétéloumé... etc...
Amen, amen, amen, amen, amen, amenAmenAmen, amen, amenAmenAmen, amen, amenJ'ai rêvéQue le ciel disait amenA chacun d'mes souhaits

 

Paroliers : Claude NOUGARO / Eddy LOUISS Paroles de Le Cycle amen © Les Editions Du Chiffre Neuf

LE GARDIEN DE PHARE

Le gardien de phare est rondEt son phare, son phareSon phare ne tourne plus rondLe gardien de phare est rondL'a trop fêté l'réveillonTout seulâbre, sur son arbrePlanté dans le court-bouillonLe gardien de phare est rondIl se prend pour un pharaonPyramides, humidesBandelettes en ébullitionIl jette un drôle de rayonLe gardien de phare est rondAlors gare, l'cigareEt gare aux petits galionsPrès des récifs de Cro-Magnon
Ça fait trop longtemps qu'il est làSur son rocher, brisé de vaguesEt qu'il regarde, dans le vagueSa sirène de cinémaC'est une affiche d'Ava GardnerScotchée au mur, grandeur nature (il faut qu'il)Il faut qu'il prenne une biturePour qu'elle prenne des couleurs (couleurs, oula-la-la-la-la-hé-ah)
Et du relief en peau de satinFaites au moule, viens poupoulePour mieux l'avoir sous la mainIl a carrément tout éteintBon Dieu, qu'est-c'qu'il fout, ce con?Plus de phare, on s'égareOn s'effare dans l'entrepontLe gardien de phare est rondÇa y est, on boit le bouillonÇa bascule, bulles, bullesNaufrages et perditionsDans les récifs de Cro-Magnon
Ne survivra qu'Eva PalmerLa légendaire piratesseQui se cogne un crawl de diablesseVers le rocher du phare amerLa fureur lui donne des ailesElle veut la peau de ce banditDevant le phare, elle bonditNom de Neptune, qu'elle est belle (oula-la-la-la-la-hé-ah-hé)
Elle grimpe le colimaçonAbordage, carnageElle casse à coups de talonLa porte, la serrure, les gondsEt que voit elle, mille millionsMille millions de sabordeuxUn mec en adorationDevant ton poster, mais nonMais si, c'est elle, quelle questionC'est bien elle, devant elleAva Gardner, Eva PalmerJumelles gouttes d'eau de mer
L'gardien ouvre des yeux rondsBouche béante, la géanteLe prend dans ses avironsAllez, pantalons, caleçonsÇa vole dans les environsEh, balèze, on baiseLe phare est en érectionComme une fusée à réactionS'arrache dans un tourbillonÀ la terre sédentaireEt dans les constellationsIl plonge jusqu'au trognon
C'est ainsi, Mesdames et MessieursQu'est née la comète de HalleyVous avez tout pigé, c'est vu? non?Allez, on reprend du début
Son phare ne tourne plus rondLe gardien de phare est rondIl se prend pour un pharaonPyramides, humidesBandelettes en ébullitionIl jette un drôle de rayon

 

Paroliers : Claude Nougaro / Sebastian Santa Maria Paroles de Le Gardien de phare © Les Editions Du Chiffre Neuf, Music Sales Corporation

LE JAZZ ET LA JAVA

Quand le jazz est, quand le jazz est làLa java s'en, la java s'en vaIl y a de l'orage dans l'air, il y a de l'eau dans leGaz entre le jazz et la java
Chaque jour un peu plus, y a le jazz qui s'installeAlors la rage de la java fait la malleSes petites fesses en bataille sous sa jupe fendueElle écrase sa Gauloise et s'en va dans la rue
Quand le jazz est, quand le jazz est làLa java s'en, la java s'en vaIl y a de l'orage dans l'air, il y a de l'eau dans leGaz entre le jazz et la java
Quand j'écoute béat un solo de batterieV'là la java qui râle au nom de la PatrieMais quand je crie bravo à l'accordéonisteC'est le jazz qui m'engueule me traitant de raciste
Quand le jazz est, quand le jazz est làLa java s'en, la java s'en vaIl y a de l'orage dans l'air, il y a de l'eau dans leGaz entre le jazz et la java
Pour moi, jazz et java, c'est du pareil au mêmeJ'me saoule à la Bastille et m'noircis à HarlemPour moi, jazz et java, dans le fond, c'est tout commeQuand le jazz dit "go, men"La java dit "go, hommes"
Quand le jazz est, quand le jazz est làLa java s'en, la java s'en vaIl y a de l'orage dans l'air, il y a de l'eau dans leGaz entre le jazz et la java
Jazz et java copains, ça doit pouvoir se fairePour qu'il en soit ainsi, tiens, je partage en frèreJe donne au jazz mes pieds pour marquer son tempoEt je donne à la java mes mains pour le bas de son dosEt je donne à la java mes mains pour le bas de son dos

 

Paroliers : Claude Nougaro / Jacques Datin

Paroles de Le Jazz et la Java © Gil Music Corp.


LE PAPILLON ET LE TROUBADOUR

Le papillon et le troubadour

Après m’être branlé sous un figuier superbe
Je fis un bout de route avec un papillon
Il avait dû flairer parmi les fleurs, les herbes
L’odeur encor sur moi de l’éjaculation

Ô l’escorte jolie, gracieuse, guillerette
Corolle chaste et pure, quand soudain cupidon
Revient mine de rien me flatter la braguette
Tandis qu’autour de moi flottait mon papillon

Tel que je me connais, il faut que j’exagère
Je bande et je suis seul. j’ouvre mon pantalon
Sur le membre raidi comme un barreau de chaise

Viens, gentil compagnon, t’asseoir sur cette tige
L’insecte s’est enfui, comme pris de vertige
Que ne t’es-tu posé sur mon nœud, papillon

Auteur : claude nougaro
Editions : miss terre

LE PARADIS

Ô Ève, Ève, mon petitTe souviens-tu du paradis?Un Dieu nous y gavait d'oranges et de cerisesMais une pomme un jour provoqua son courrouxEt nous voilà dehors, sans même une valiseSous l'orage et l'éclair, marchant droit devant nous
Ô Ève, Ève, mon petitTe souviens-tu du paradis?On cherchait un abri sous l'orage qui cogneLe ciel pleuvait des larmes, tu pleurais de la pluiePas l'ombre d'un palais, pas même un hôtel borgneAllons donc chez le diable, il n'était pas chez lui
Ô Ève, Ève, mon petitTe souviens-tu du paradis?Des siècles ont passé et nous voici ce soirDans cette chambre obscure sous un toit de ParisAvec le paradis au fond de la mémoireEt des disques de jazz, au pied de notre lit
Ô Ève, Ève, mon petitTe souviens-tu du paradis?Allons, viens près de moi, sans craindre de discordeLe pommier de ton corps ne m'est plus interditEt si Dieu, de nouveau, défendait que j'y mordeLaisse-moi le chasser de notre paradisÔ Ève, ÈveÈve, ÈveÈve, Ève
 

Paroliers : Michel Legrand Paroles de Le Paradis

© Pathe Films

LE PETIT OISEAU DE MARRAKECH

Le p'tit oiseau de MarrakechA tous les jours toujours l'haleine fraîcheQuand il s'éveille réjouiIl fait pipi et il pépie
Vous dire en deux mots ce qu'il dit ?...Je n'entends goutte à son dialecteIl appartient à une secteTrop près du ciel sans sauf conduitSachez toujours qu'il fait tututEt tututut dans le silenceLa symphonie d'oiseaux commenceSur ce poids plume de la flûteL'arbre s'embrase de gosiersBruyants de contre chants, de fuguesLe paradis fait une fugueSur Marrakech il s'est posé
Il est tout neuf, tout gai, tout vifRadieusement primitifIl a fixé son port d'attacheÀ dix pieds du plancher des dattesEnsuite l'homme reprendraDu poil de la bête : Moteur !Cours du dollar, goût de l'horreurQu'il soit nu tête ou en chéchiaLe p'tit oiseau de MarrakechAssis sur son tapis de feuillesAttendra que le Bon Dieu veuilleÔter le noyau de la pêcheIl soupera d'un ver luisantEn tête à tête à la fauvettePuis galipettes et navettesPour célébrer le jour suivantEt se coucher dans le couchantEt quand la nuit se met à poilÀ vous renverser de vertigeIl dormira entre deux tigesLes bras croisés sur une étoile
Le p'tit oiseau de MarrakechA tous les jours d'amour l'haleine fraîcheQuand il s'éveille réjouiIl fait pipi et il pépie

 

Paroliers : Claude NOUGARO / Daniel GOYONE Paroles de Le Petit Oiseau de Marrakech

© Les Editions Du Chiffre Neuf, Music Sales Corporation


LE PIANO DE MAUVAISE VIE

 

T'as p'tet bien joué du Mozart du Debussy
T'as p'tet fait des gammes du côté de Passy
Avant que l'on t'étrenne dans ce bar enfumé
Vieux piano t'as pas eu d'veine mais tu sers d'la rengaine sans excès

On t'a baptisé avec une bouteille de scotch
Sur ton acajou on a fait des encoches
Et tes touches d'ivoire sont toutes roussies
Par la cendre des cigares maintenant t'es vraiment notre ami
T'es chouette, tu flottes comme le vaisseau fantôme, t'es poète
Puisque la nuit est ton royaume, tu es pur
Prés de toi on r'devient tout môme
Dans le buffet t'as plein d'azur…..si!!!

T'as p'tet bien joué du Mozart du Debussy
T'as p'tet fait des gammes du côté de Passy
Avant qu'le blues te touche avec ses doigts d'or
Toutes les nuits dans ce bar louches mais l'matin quand enfin tu t'endors

Alors tu rêves que t'es dans une salle Pleyel
En plein ciel, tu donnes le concert éternel
Et les anges pour t'applaudir battent des ailes

Mais soudain tout se mélange
Le paradis l'enfer les bastringues et les salons
Mozart joue du jazz coiffé d'un chapeau m'lon
Enfin tu te réveilles tu nous reconnais
Y a ton cœur qui s'ensoleille au milieu des bouteilles d'la fumée
Tu t'étires et brav'ment tu r'commences ta journée

 
Paroliers : Gerry Mulligan
Paroles de Le Piano de mauvaise vie
© BMG Rights Management, Kobalt Music Publishing Ltd., Sony/ATV Music Publishing LLC,
Warner Chappell Music, Inc

LE ROCHER DE BIARRITZ

En face de l'hôtel Miramar à BiarritzSe dresse un grand rocher troué par l'eau de merDes oiseaux y descendent cérémonieux et fiersEt hautains comme la clientèle du Ritz
Il a la beauté délabrée des vieux palacesMais lui les cinq étoiles il en a plein ses nuitsL'océan tout entier lui cire les godassesL'orchestre de la mer s'accorde contre lui
Il gerbe de partout des mousses de champagneDu Mouette et Chandon ça donne de l'humourEt les nuits de folie quand l'ivresse le gagneIl aime le tournis de ses portes-tambours
Mais là-haut bien crochée la gentry des rapacesLa jet-set emplumée sobrement tient le chocEt quand l'aube est levée je vois de ma terrasseDebout sur le rocher les oiseaux de Hitchcock
J'aimerais l'habiter en vieux marin de l'âmeDormir sur des oiseaux vous parlez d'un plumardLes larmes de ma vie balayées par les lamesEt ma tête de mort pour dernier étendard
En face de l'hôtel Miramar à BiarritzSe dresse un grand rocher troué par l'eau de merDes oiseaux y descendent cérémonieux et fiersEt hautains comme la clientèle du Ritz

 

Paroliers : Claude Nougaro / Eddy Louiss

LE ROUGE ET LE NOIR

L’enseigne au néon
A rentrée du
Bouge
Eclaire la chambre
Noire
D’une lueur
Rouge
Quand descend le
Soir
Et dans cette chambre
Rouge
Y a un grand type
Noir
Avec une fille
Rouge
En robe de soie
Noire
L’enseigne au néon
A l’entrée du
Bouge
Eclaire la chambre
Noire
D’une lueur
Rouge
Couleur d’abat-
-toir
Et dans cette chambre
Rouge
Y a le grand type
Noir
Qui boit du gin
Rouge
Comme un enton-
-noir
Tandis qu’la fille
Rouge
Se remet du rouge
Noir
L’enseigne au néon
A l’entrée du
Bouge
Eclaire le type
Noir
Qui s’met à rire
Rouge
Et s’ressert à
Boire
Tandis qu’la fille
Bouge
Ses hanches de soie
Noire
Au rythme d’un
Blues
Qui sort du bouge
Noir

L’enseigne au néon
A l’entrée du
Bouge
Bat comme un cœur
Noir
Le type se fait tendre
Rouge
La fille dit "Non"
Noir
- Qu’est-ce qui te prend?
Rouge
Lui demande le
Noir
Qui voit soudain
Rouge
C’est parce que je suis
Noir?
- Non, dit la fille
Rouge
C’est parce que t’es
Noir

paroles: Claude Nougaro - musique: Michel Legrand


LE SCAPHANDRIER

Mets ton habit, scaphandrier
Descends dans les yeux de ma blonde
Que vois-tu bon scaphandrier?
"Je vois un étrange attirail :
Des fleurs, des oiseaux, du corail
Et de l’or en fines paillettes."

Mets ton habit, scaphandrier
Descends dans le cœur de ma blonde,
Que vois-tu, bon scaphandrier?
"Je vois une source très pure
Je vois des rires et des deuils
Une oasis près d’un écueil..."

Mets ton habit, scaphandrier
Et dans le cerveau de ma blonde
Tu vas descendre, que vois-tu?
Il est descendu, descendu
Et dans les profondeurs du vide
Le scaphandrier s’est perdu

 

 La Chanson du scaphandrier est une chanson composée et interprétée par Léo Ferré sur un texte de René Baer